En visite de 4 jours en Centrafrique, le président de la Conférence des imams de France, Hassen Chalghoumi, lance un appel au retour à la paix dans le pays. Pour ce Français d’origine tunisienne qui mène une croisade contre l’intégrisme musulman, la crise actuelle ne profite à aucune communauté religieuse.
« On ne peut pas se permettre ce conflit au nom, ni des chrétiens, ni des musulmans, ce n’est pas la vérité. Il y a d’autres choses derrière tout ça », a-t-il déclaré mercredi après-midi, à Bangui, après un entretien avec le président de l’Assemblée nationale de transition, Alexandre-Ferdinand Nguéndet.
Pour lui, « des gens qui arrivent à massacrer, à torturer de cette manière sont des bandits, des gens qui ont perdu leur âme ».
Le chef religieux a par ailleurs interpellé les forces étrangères déployées en Centrafrique. « Je me pose une question : quel est le rôle des forces africaines, européennes et françaises ? Parce que cette menace ne concerne pas seulement la Centrafrique. La région elle-même est menacée. J’ai peur que ce conflit soit récupéré par des groupuscules armés comme Boko Haram, Aqmi et d’autres », a-t-il dit.
Dans la même journée, il s’est entretenu avec l’ambassadeur de France, Charles Malinas.
Il s’est rendu jeudi à Yakolé dans la préfecture de l’Ombella Mpoko.
Respecté par certains, vilipendé par d’autres, l’imam milite pour la dialogue avec les autres religions et particulièrement avec le judaïsme.
Il a publié l’année dernière, « Agissons avant qu’il ne soit trop tard », un livre d’entretiens avec le journaliste David Pujadas, dans lequel il développe son message.