Les députés de transition ont adopté mardi le budget de l’exercice 2014, soit près de 221 milliards de francs FCA de recettes escomptées. Les dépenses sont, quant à elles, estimées à près de 222 milliards.
Le budget a été adopté, avec amendements, à la clôture de la 3e session extraordinaire, par 76 députés sur les 88 qui se sont prononcés.
Le Conseil national de transition (CNT), le parlement transitoire, a relevé une forte augmentation des dépenses de l’Etat. « L’examen du projet de budget a mis en exergue le rythme effrayant et incontrôlé de l’augmentation de la masse salariale », a relevé le président du parlement de transition, Alexandre-Ferdinand Nguéndet. Selon lui, la masse salariale est estimée à 57 milliards de francs CFA pour 2014 contre 53 milliards pour 2013, « ce qui représente une augmentation d’environ 7% ».
Il a mis en cause les dernières décisions gouvernementales accordant des avantages à certains hauts responsables. « Cette situation résulte, a-t-il dit, de divers textes récemment pris accordant des avantages à certaines personnalités relevant de la présidence de la République, de l’inspection générale de l’Etat ainsi que de la primature. A cela, il faut noter la nomination de nombreuses personnalités hors statut à des postes de responsabilités supérieures de l’Etat ».
« Le CNT exprime ses inquiétudes face à ces mesures prises dans un contexte de rareté de ressources internes », a-t-il poursuivi, estimant que « le pays ne vivra en grosse partie que de l’aide extérieure ».
Le ministre des Finances, Rémy Yakoro, qui défendait le projet de budget, a évoqué les difficultés rencontrées lors de la collecte des recettes. « Compte tenu de la situation désastreuse, l’administration a été désorganisée. Au niveau des régies des recettes, nos services ne couvrent pas toute l’étendue du territoire et ce n’est pas le personnel habilité à pouvoir collecter les recettes qui le fait », a-t-il expliqué.
« Mais avec le retour progressif de la sécurité et les efforts faits sur le corridor Bangui-Douala, je suis convaincu que ces efforts en termes de mobilisation des ressources internes vont s’accentuer et que nous pouvons faire mieux que ce qui est fait jusqu’aujourd’hui », a ajouté le ministre.