La ville de Bozoum, chef lieu de la préfecture de l’Ouham Péndé dans le nord de la République Centrafricaine, n’est pas épargnée des conséquences de la crise dans le pays. Les bâtiments administratifs et privés ont été vandalisés ou encore détruits. Cette situation a occasionné la paralysie des services étatiques.
Au centre de la ville, le constat est amer. Les bâtiments administratifs ont subi des actes de vandalisme sans précédent. A titre d’illustration, la maison carcérale masculine a été détruite par la population. Les portes, fenêtres ainsi que la toiture ont été enlevées. Il en est de même pour la compagnie de Gendarmerie territoriale.
Les résidences du préfet et du sous-préfet n’ont pas été épargnées par les pillages massifs ne laissant que des habitations en ruine. Au lycée Sœur Hyacinthe Reverchon, le constat est le même. D’importants documents ont été emportés, aussi bien qu’une partie des meubles de l’établissement scolaire. Cet établissement du fondamental 2 ne dispose plus d’archives, ce que déplore Thomas Kossi proviseur dudit lycée. « L’état des lieux est déplorable dans la mesure où l’établissement a été suffisamment saccagé. Nous ne savons pas à quel dessein, mais cela nous a beaucoup marqué. C’était une crise militaro politique, mais c’est la population qui s’en est pris au lycée Sœur Hyacinthe Reverchon, de Bozoum ».
Pour Thomas Kossi, « C’est une institution qui représente beaucoup de choses dans la vie de la nation en ce qui concerne l’encadrement des enfants, mine d’or de la Centrafrique ».
A la destruction des maisons des particuliers et la timide reprise des activités dans la ville, vient s’ajouter le départ massif des membres de la communauté musulmane.
La présence des membres de cette communauté se fait rare à Bozoum suite aux derniers évènements survenus dans la localité. Aujourd’hui, on chiffre à au moins deux, l’existence des chefs de famille, membres de cette communauté.
Le délégué des bouchers de la ville, l’un des deux chefs de familles, Yaya Hamadou, affirme à RNL que leur vie n’est pas pour l’instant menacée.
« Personne ne nous dérange. Il n’y aucun problème, pas de violence. Nous vivons en parfaite cohabitation. Si tu respectes tes droits, tu pourras toujours rester avec les autres », a-t-i dit.
Pour le maire de Bozoum, Nicolas Baknick, le départ des membres de la communauté musulmane de la ville constitue un manque à gagner pour la caisse de la municipalité.
« Sincèrement, on ne peut pas imaginer pourquoi cela est arrivé. Il y a eu la hausse des prix à cause de ce départ. Nous manquons des produits de première nécessité parce qu’il y a peu de commerçants autochtones. Cette situation nous gène », a remarqué l’autorité municipale.