« La solution à la crise centrafricaine doit-elle provenir de l’extérieur? ». C’est autour de cette question que se sont tenus des échanges lundi à Bangui à l’invitation de la Plateforme des leaders religieux de Centrafrique.
Ce débat est lancé alors que doit se tenir fin juillet à Brazzaville, au Congo, une importante réunion sur la crise en Centrafrique.
Lundi, à la Faculté de Théologie évangélique de Bangui, les discussions, auxquelles prenaient part dirigeants religieux et hommes politiques, ont été vives et parfois même houleuses.
« Nous arrivons à comprendre qu’il y a des agendas cachés des uns et des autres. Si nous, Centrafricains, nous n’arrivons pas à nous unir, les gens vont mettre en exécution leurs agendas cachés », a prévenu l’imam Oumar Kobine Layama, membre de la plateforme religieuse.
Pour Cyriaque Gonda, président du Parti national pour un Centrafrique nouveau (PNCN), la solution aux problèmes centrafricains est à trouver sur le sol centrafricain.
« Est-ce que c’est nécessaire d’aller à Brazzaville ? Est-ce que c’est à Brazzaville qu’on trouvera la meilleure solution ? Ce n’est pas nécessaire d’aller à Brazzaville discuter des problèmes des Centrafricains », a affirmé le leader politique.
Selon Martin Ziguélé, président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC), le forum de Brazzaville ne peut se tenir qu’après une rencontre inter-centrafricaine en Centrafrique.
« Que toute la communauté internationale se mobilise pour penser au sort de notre pays, que toutes les institutions internationales aient un agenda pour la Centrafrique, quel est l’agenda des Centrafricains ? Il faut que nous apportions des tentatives de réponses centrafricaines aux problèmes de l’heure et c’est lorsque nous serons réunis autour de ce corpus de solutions possibles de sortie de crise pour notre pays que l’échange avec tous ceux qui veulent nous aider à avancer sera riche », a-t-il estimé.
Les partis politiques considèrent comme une humiliation pour les Centrafricains la rencontre de Ndjamena qui s’était déroulée du 9 au 10 janvier 2014 et celle de Brazzaville annoncée pour la fin du mois.
La classe politique exige ainsi une rencontre préalable avec la présidente de transition Catherine Samba-Panza.