La présidente de transition, Catherine Samba-Panza, a reçu jeudi les représentants de la classe politique et de la plateforme religieuse de son pays qu’elle a tenté de convaincre de la nécessité de participer au prochain forum inter-centrafricain prévu à Brazzaville, du 21 au 23 juillet.
La plupart des partis politiques centrafricains doutent qu’une rencontre en terre étrangère puisse ramener la paix dans leur pays.
Pour la présidente, il est utile de se rendre à Brazzaville mais « avec une vision claire et partagée du format de ce forum et que les participants soient bien imprégnés des enjeux du forum ». « Il nous a paru important d’informer et de sensibiliser les participants, de définir la liste et les critères de désignation des représentants des forces vives de la nation à ce forum, échanger et harmoniser sur le projet d’agenda de ce forum», a-t-elle dit. « Les discussions de Brazzaville ne sont que la toute première étape du processus de règlement de la crise en République Centrafricaine », a-t-elle ajouté.
Si quelques formations politiques se sont déjà déclarées prêtes à faire le déplacement de Brazzaville, la plupart des partis ainsi que la plateforme des chefs religieux maintiennent que la solution ne saurait venir de l’étranger.
Quarante-neuf mouvements politiques ont ainsi annoncé après la rencontre qu’ils allaient d’abord se réunir pour discuter des conditions qu’ils souhaitent poser à leur participation au forum et identifier les questions qu’ils voudraient voir aborder uniquement à Bangui.
Pour le ténor de ce courant, Cyriaque Gonda, président du Parti national pour un Centrafrique nouveau (PNCN), le simple fait de transporter dans la capitale congolaise les représentants de la soixantaine de partis politiques ne résoudra pas la crise. « On l’a fait à Libreville et à Ndjamena, jamais cela n’a marché. C’est cette condition qui a été posée par 49 partis dont j’étais le porte-parole », a-t-il expliqué.
« Il ne s’agit pas de discuter de tous les problèmes de la RCA à Brazzaville. Il s’agit d’avoir un cessez-le-feu entre les belligérants, les Antibalaka et les Séléka, d’assurer la sécurité de certaines personnes qui pensent qu’elles ne peuvent plus venir à Bangui, de déterminer comment le dialogue sera fait et recadrer la transition. Le dialogue politique, la réconciliation, les embrassades et le pardon doivent se passer devant le peuple centrafricain à Bangui », a ajouté le leader politique.