Le mouvement des Antibalaka exhorte toute la classe politique centrafricaine à participer au Forum de Brazzaville qui doit se dérouler du 21 au 23 juillet. Cette rencontre demandée par le groupe de contact international sur la Centrafrique fait couler beaucoup de salive à Bangui où certains partis politiques disent préférer un forum sur la terre de leurs ancêtres.
Dans un communiqué publié lundi, le coordonnateur général des Antibalaka, Patrice-Edouard Ngaïssona, appelle les hommes politiques à renoncer à ce qu’il appelle « la politique du ventre ».
Il estime que le Forum de Brazzaville peut donner une chance à son pays de retrouver le chemin de la paix et de l’unité nationale.
Le communiqué précise que Brazzaville est le lieu approprié pour les Antibalaka de signer un véritable accord de cessez-le-feu avec les ex-Séléka.
Pour Ngaïssona, ce sont les mêmes acteurs politiques qui veulent toujours se maintenir au pouvoir au détriment de la grande masse des Centrafricains.
Prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, il dénonce des hommes politiques « malhonnêtes » qui risquent, selon lui, de faire sombrer la RCA dans une crise interminable, compromettant ainsi l’avenir de la nation en général et de la jeunesse en particulier.
« Règlement de crises en terrain neutre »
Un appel similaire a été lancé par le Groupe des partis politiques républicains-travaillistes et légalistes (GPP-RTL), dans une déclaration commune également publiée lundi. Pour ces partis, Brazzaville constitue « une occasion pour poser les bases des futurs dialogues censés se tenir en Centrafrique ».
« Les résultats des pourparlers ne doivent pas être une autre source d’échec et d’humiliation comme à Libreville en janvier 2013 et à Ndjamena et juin 2014 », espère le GPP-RTL, regroupant six formations, dont le Parti travailliste Kwa Na Kwa (KNK).
Un autre plaidoyer en faveur de la rencontre de Brazzaville vient de l’Observatoire pour la promotion de l’état de droit (OPED).
Pour cette organisation de la société civile centrafricaine, le forum est une étape indispensable dans la recherche d’une solution globale à la crise. Dans une déclaration rendue publique à l’issue d’une assemblée générale tenue le 12 juillet dernier, les membres de l’OPED indiquent que Brazzaville sera le lieu de rencontre de la communauté internationale et des acteurs nationaux.
L’organisation estime que Brazzaville ne sera qu’une étape qui précédera celle prévue à Bangui où toutes les sensibilités de la population doivent se retrouver pour débattre des causes profondes des crises récurrentes en RCA.
« Le mécanisme de règlement des crises ou des conflits armés en terrain neutre est un mécanisme de la communauté internationale qui s’est déjà appliqué à plusieurs pays », argumente l’observatoire citant les cas du Mali et du Soudan du Sud.