« Il n’y a pas d’agenda caché ». Des représentants du Groupe de contact international sur la Centrafrique ont plusieurs fois donné cette assurance mardi, dans leur effort de convaincre toute la classe politique centrafricaine de participer au Forum de Brazzaville, du 21 au 23 juillet.
Le Groupe des Huit a longuement expliqué que cette prochaine rencontre dans la capitale congolaise n’est qu’une étape visant à préparer le dialogue politique inclusif.
Il sera exclusivement question d’un accord de cessez-le-feu et d’un engagement de toutes les forces vives centrafricaines à participer à un dialogue politique inclusif, selon Abdoulaye Batili, représentant du secrétaire général des Nations unies en Afrique centrale.
« Il n’y a aucun agenda caché, il n’y aura pas de modification des institutions de la transition. Tout ce qui sera fait, sera décidé en Centrafrique. Je voudrais, en tant que représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Afrique centrale, le dire solennellement », a indiqué le diplomate.
Mais certains partis campent encore sur leur position à 5 jours de la rencontre. « Nous continuons à affirmer que les gens qui souffrent, qui meurent sont en Centrafrique. Que ce dialogue se fasse donc en Centrafrique. Jusqu’aujourd’hui, les arguments qui sont avancés ne nous convainquent pas », a réagi Renady Sioké, président du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC).
La société civile persiste et signe
Les explications du Groupe de contact ont cependant rassuré Jean Wilibiro Sako, président de l’Action pour le développement et la démocratie en Centrafrique (ADDC). « L’agenda de Brazzaville est maintenant un agenda suffisamment précis pour que nous puissions aller vers le cessez-le-feu et la cessation des armes. C’est une première qu’il nous faut absolument obtenir », a-t-il dit.
Pour sa part, la société civile, dans son ensemble, persiste et signe. « Il est temps que les Centrafricains se réapproprient leurs problèmes et y trouvent des solutions sur le territoire national, car ce serait faire du tourisme en se rendant à ce forum de Brazzaville », ont estimé une centaine d’organisations réunies mardi à Bangui.
La semaine dernière, dans une déclaration commune, la grande majorité des partis politiques et toutes les confessions religieuses du pays avaient annoncé qu’ils ne feraient pas le déplacement de Brazzaville.
Par contre, les Antibalaka, le Groupe des partis politiques républicains-travaillistes et légalistes (GPP-RTL) et les associations membres de l’Observatoire pour la promotion de l’état de droit ont plaidé en faveur de cette rencontre.
Le Groupe de contact doit encore rencontrer jeudi les partis les politiques et la société civile.