Au lendemain de la signature de l’accord de cessez-le-feu, dans la capitale congolaise, la présidente de transition de la République Centrafricaine, Catherine Samba-Panza, a annoncé jeudi à Bangui une plus large ouverture des institutions.
« Nous avons commencé par la volonté d’arrêter les violences. Ensemble, nous verrons avec les partenaires au développement quel type de désarmement et de réinsertion nous voulons», a expliqué la présidente qui s’adressait à la presse.
L’accord de Brazzaville prévoit la cessation des crimes de toutes sortes. Les parties s’engagent également à lever les barrages illégaux pour permettre à l’administration d’avoir accès à l’ensemble du territoire national. Les deux principaux protagonistes de la crise actuelle, Séléka et Antibalaka, s’engagent en outre à mettre fin aux administrations parallèles.
Le Forum de Brazzaville n’a cependant pas réussi son pari initial de parvenir à un accord fixant le cadre du désarmement et de la démobilisation des combattants des diverses milices dans le pays et à l’établissement d’une feuille de route pour un nouveau processus de normalisation politique.
« Des attentes ont été exprimées. A la suite de cette rencontre, il faut faire des efforts pour davantage d’ouverture. Il faut ouvrir les bras à nos frères et sœurs des autres sensibilités », a ajouté la présidente centrafricaine.
A l’ouverture du Forum, lundi, elle avait promis « des actes politiques majeurs », après la rencontre, afin de « conduire la transition de manière consensuelle et inclusive, en tenant compte de toutes les sensibilités géographiques, politiques, communautaires et sociales » du pays.
Pour sa part, le troisième vice-président de l’ex-Séléka, Mahamat Taib Yacoub, a regretté que son mouvement ait revendiqué la partition de la RCA. « C’était la colère. Mais, nous sommes parvenus à un accord. Il est hors de question de parler de partition », a-t-il indiqué jeudi, devant la presse, à Bangui. Le leader de la Séléka semblait répondre aux nombreux habitants de Bangui venus accueillir la présidente, à son retour, en scandant « Non à la partition de la République Centrafricaine ».
L’archevêque catholique de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalaïnga, l’un des ténors de la plateforme religieuse, croit aussi « que tôt ou tard, les uns et les autres surmonteront » leurs divergences. Pour le prélat, « les Centrafricains s’engagent résolument vers la paix, main dans la main ».
Saluant également, l’étape de Brazzaville, le représentant du secrétaire générale de l’ONU en Centrafrique, Babacar Gaye, a pour sa part exhorté les acteurs centrafricains à « la sincérité » en vue de la mise en application de « ce qu’ils ont écrit ».
Car, comme le souligne, Abdon Liango, un des délégués du Conseil national de la jeunesse (CNJ) au Forum de Brazzaville, « ce qui pose problème, c’est l’application de ces résolutions, l’application des engagements pris ».