Près de 300 ressortissants maliens regagnent leur pays

299 ressortissants maliens, venus en majorité de la ville minière de Boda dans le sud-ouest de la République Centrafricaine, ont quitté Bangui le 07 août pour Bamako au Mali à bord d’un vol spécial  affrété par l’Etat malien. « Il s’agit d’un rapatriement volontaire organisé par le gouvernement malien en partenariat avec le gouvernement centrafricain et l’Organisation internationale pour la migration, OIM », explique Diadié Dagnko, ambassadeur du mali en Centrafrique.
 
Depuis le début du mois de février 2014, la ville de Boda a été le théâtre de heurts inter communautaires. Les forces internationales notamment africaines (Misca) et françaises (Sangaris) ont tenté vainement d’empêcher les communautés de s’affronter.

Les maliens qui rentrent volontairement au Mali, étaient assimilés à la communauté musulmane bloquée dans cette ville de la Centrafrique depuis le déclenchement des hostilités inter communautaires. Aujourd’hui, ils veulent se mettre en sécurité.

« C’est juste la peur qui nous fait partir. On a eu des enfants ici, mais comment on peut abandonner la République Centrafricaine. J’ai ma maison, j’ai tout ici, je vais revenir », témoigne un malien rencontré à l’aéroport Bangui M’Poko.

« Mon pays c’est la Centrafrique, même si j’ai une famille au Mali. J’y vais et, dès que la situation va se stabiliser, je reviendrai », déclare une malienne.

La population musulmane de cette ville minière, qui vit de l’extraction du diamant, se retrouve encerclée par les miliciens « Antibalaka », décidés à chasser les musulmans considérés comme proches des « Séléka ». De ce fait, ils se retrouvent confrontés aux problèmes de nourriture, d’éducation pour les enfants et de libre circulation. A cela  s’ajoute  la peur d’être tué à chaque instant. La ville est même divisée en deux, la communauté musulmane d’un côté, et non musulmane de l’autre.

Les candidats à ce départ volontaire, en majorité des femmes et des enfants, ont été initialement répertoriés avant d’être conduits à l’Aéroport Bangui M’Poko où un Boeing 777 affrété par l’Etat malien les attendait. Les sentiments de joie pour certains, de chagrin pour d’autres, se lisaient sur leur visage.
 
« Le Gouvernement du Mali a affrété l’avion et nous, OIM, mettons à disposition la logistique et organisons les opérations. On a fait venir les concernés de Boda à Bangui pour ensuite les conduire à l’aéroport pour le départ dans leur pays », explique Sandra Black, chargée de communication à l’OIM.

Boda, à 115 km environ au sud-ouest de Bangui, offre une illustration parfaite du chaos qui règne en Centrafrique depuis que le pays a basculé dans le chaos après le renversement de François Bozizé, le 24 mars 2013.

L’arrivée au pouvoir des rebelles de la Séléka a mis en mal la coexistence pacifique entre non musulmans et musulmans.