La présidente de la transition Catherine Samba-Panza entend renforcer le processus du retour à la normale en Centrafrique. La Présidente a voulu rassurer son peuple que la coopération avec la communauté internationale n’est pas synonyme de dictat imposé à la République Centrafricaine. « Le nouveau gouvernement va être publié dans quelques jours. Au préalable, j’ai procédé à diverses consultations pouvant m’orienter dans cette si grande décision. Faites-moi confiance, un chef d’Etat n’est jamais naïf. Je ne peux pas subir une imposition de l’extérieur. », a-t-elle déclaré.
Cette préoccupation a donc motivé la décision de la Cheffe de l’Etat à faire organiser ce samedi à Bangui une marche pacifique. Une manifestation de soutien en faveur de l’accord de Brazzaville, mettant en relief la cessation des hostilités entre les différentes parties en conflit, notamment l’ex-coalition Séléka et la milice Antibalaka.
Les marcheurs ont été accompagnés par le rythme musical de la fanfare militaire.
En dépit de l’intempérie, les Banguissoises et Banguissois ont massivement répondu à l’appel de Catherine Samba Panza. Ayant pris son départ à divers endroits de la capitale, la marche a chuté au Palais des Sports, sous haute surveillance policière. Le culte religieux célébré à l’occasion a été à la fois festif et émotionnel.
Plusieurs centaines de personnes, issues de diverses couches sociales, se sont mobilisées le matin pour cette marche dans différentes artères de Bangui. Les manifestants se sont dits opposés à la violence et en faveur d’un dialogue inter centrafricain.
La visibilité était marquée par le port de T-shirts de couleurs bleu, blanc, vert, jaune et rouge, couleurs nationales, avec des inscriptions « RCA, une et indivisible. Plus jamais ça. ».
Un groupe de citoyens musulmans, venus du Km 5 dans les 3ème et 5ème arrondissements, se sont joints à la foule qui progressait tout en chantant l’hymne national. Amadou Rouffaï, Conseiller municipal du 3ème arrondissement, se réjouit des signes précurseurs d’une harmonie sociale. « Je marche pour la paix pour qu’il n’y ait plus de guerre entre nous. Nous nous entretuions inutilement. La pluie en Afrique traduit la bénédiction. Nous nous sommes levés ce matin sur le pied droit. », a-t-il dit avec gaieté de cœur.
Bernadette Sinfo Azène, coordonnatrice d’une organisation religieuse, a réitéré que « les Centrafricains sont fatigués de cette crise militaire. La guerre, on en a vraiment ras-le-bol. Nous voulons seulement la paix. La paix et rien que la paix dans ce pays. Nous devons nous mobiliser tous hommes, femmes et enfants, pour cette paix. »
Alex Gaspard Sokpène, coordonnateur de programme à l’ONG Search for Common Ground, précise que la campagne vise à rechercher la cohésion sociale. « Nous voulons briser la peur, nous voulons briser l’angoisse. Nous voulons rétablir la paix, nous voulons rétablir le dialogue (…) dans la communauté centrafricaine. », a clarifié le coordonnateur.
Du coté du gouvernement, les autorités apprécient à sa juste valeur cette manifestation qu’elles qualifient de populaire et festive. La ministre de la communication et de la réconciliation nationale, Antoinette Montaigne Moussa a renchéri que « C’est important que la population sache qu’il n’y a pas que les groupes armés qui doivent cesser les violences mais la population également doit cesser ces exactions. (…) Le territoire est grand, les défis sont nombreux, tout le monde doit se donner la main, travailler ensemble pour avancer dans une direction favorable au retour de la paix. ».
La manifestation a été réhaussée par un meeting sous les auspices de Catherine Samba Panza au palais des sports.
Sur la même lancée, des stratégies pour un retour à la normale ont fait l’objet d’une campagne de sensibilisation autour du thème « Que faisons-nous de la devise ZoKwe Zo ?»
Des slogans sur diverses thématiques appelant à la cohésion sociale et au patriotisme, le désarmement mental et du cœur ont été notifiés. La campagne a été une détermination de l’ONG Groupe d’ Action de Paix pour la Formation et la Transformation (GAPAFOT).
Selon Guy Alain Passi, chargé de protection et de la promotion de la paix à GAPAEOT, « L’objectif de cette activité est de conscientiser la population centrafricaine. Sachant que la plupart des Centrafricains qui n’ont pas de moyens de transport prennent les taxis et bus, nous avons choisi passer ce message à travers des affiches dans leurs véhicules pour que la population puisse prendre conscience du danger que représente la guerre et se mobiliser en faveur de la paix. »