Mahamat Kamoun, nouveau Premier ministre Centrafricain éprouve des difficultés pour mettre en place son gouvernement. Quand bien même plusieurs consultations aient été faites, plusieurs entités, n’ayant pas approuvé sa nomination, refusent d’entrer au gouvernement.
Pendant que les tractations se poursuivent, une délégation de 7 personnalités aurait été invitée par le Président congolais Denis Sassou Nguesso, Médiateur dans la crise centrafricaine, à se rendre à Brazzaville.
À Bangui, des voix s’élèvent encore pour dénoncer « cette méthode qui conduit nécessairement à la division et qui n’est pas de nature à favoriser une transition consensuelle et apaisée », laisse lire un communiqué des partis politiques de l’« Ancienne Majorité », devenu GPP-RTL, signé de son coordonnateur Laurent Ngon Baba.
Cette démarche est aussi contestée par le mouvement des Patriotes Antibalaka. Selon son conseiller politique, Alfred Le Grand Ngaya, « cette cooptation est une manœuvre crapuleuse susceptible d’engendrer d’autres troubles. La Coordination nationale Antibalaka demande au Médiateur international de ne pas cautionner cette délégation au nom du Mouvement Antibalaka ».
Alfred Le Grand Ngaya a voulu prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur ces comportements dits « mesquins » de la part de certaines autorités de la transition.
Ce nouveau déplacement de Brazzaville fragilise de nouveau le Mouvement anti-balaka. La coordination dudit mouvement suspend son coordonateur adjoint Sébastien Wénézoui qui a accepté de repartir à Brazzaville.
Sébastien Wénézouï, coordonnateur adjoint des Anti-balaka, joint au téléphone depuis Brazzaville, balaie du revers de la main les spéculations sur ce qui se passe en ce moment à Brazzaville.
« Cette délégation est conviée à Brazzaville à l’initiative du représentant du médiateur Léonard Essongo en vue de déverrouiller la formation du nouveau gouvernement », a rectifié Sébastien Wénézouï.
Jusqu’au mardi matin, rien n’a toujours filtré de la rencontre.
« Nous avons juste été reçus individuellement par le vice-médiateur. La médiation nous demande de fléchir nos positions en acceptant d’intégrer le nouveau gouvernement. Il n’y a rien de plus », a confié depuis Brazzaville Gervais Lakosso, Président du Groupe de travail de la société civile centrafricaine qui fait partie de la délégation.
Gervais Lakosso avait refusé d’aller à Brazzaville en juillet dernier.
« Le président congolais Dénis Sassou Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine, réussira-t-il à relever ce nouveau pari ? », s’interrogent beaucoup de Centrafricains.