Nouvelle tension à Bambari

Nouvelle tension à Bambari

La ville de Bambari à 384 Km de Bangui dans la Ouaka (centre-est) est en proie à une nouvelle tension. Des affrontements opposent depuis lundi les hommes de l’Etat-major commandé par le Général Joseph Zoundéko, constitué en majorité des natifs des ethnies Goula et Rounga de la Vakaga et du Bamingui-Bangoran, aux combattants peuhls du Général Ali Djarass.  Au moins 17 anciens rebelles auraient été tués dans le camp du Général Zoundéko et trois autres grièvement blessés coté peuhls du Général Djarass. Un bilan fait par le porte-parole de l’Etat-major, Ahmat Nédjad Ibrahim.

« Sur le terrain, il y a 17 morts de la part des Goula, un mort et trois blessés coté Général Djarass. Toutefois, le nombre peut dépasser », a expliqué le porte-parole Ahmat Nédjad Ibrahim.

Par contre, du coté du Général Joseph Zoundéko, les responsables revoient les chiffres en baisse. Le Lieutenant Ngapdia Younous, par exemple, parle  plutôt de trois morts et plusieurs blessés.

« Nous sommes étonnés que le porte-parole Ahmat Nédjad Ibrahim donne le chiffre de dix-sept morts dans le camp de l’Etat-major. Je me demande s’il était sur le terrain. Il n’y a ni vainqueur ni vaincu. Dans le camp de l’Etat-major, on a enregistré trois morts. Je ne me suis pas encore rendu à l’hôpital pour avoir le nombre des blessés », a rectifié le Lieutenant Ngapdia Younous.

Les bilans sont contestés et rectifiés par chacun des protagonistes en conflit. Certaines sources locales expliquent qu’il y aurait une vingtaine de personnes seraient tuées.

Les échanges de tirs ont repris depuis ce mardi matin à Bambari. Dans la journée, un hélicoptère de l’Opération Sangaris a survolé le champ du théâtre d’affrontements entre les deux camps militaires de Séléka, selon les témoignages recueillis de certains habitants de la ville.

Cette nouvelle flambée de violences intervient alors que la ville de Bambari peine à se remettre du chaos sécuritaire dans lequel elle est plongée il y a plusieurs semaines.

Par contre, à Cantonnier, ville frontalière avec le Cameroun, les deux groupes d’Antibalaka qui se sont affrontés ces derniers jours ont réussi à se faire la paix.

Ces affrontements ont fait un mort et un blessé parmi les Antibalaka.

Entre-temps, l’accrochage a fait fuir une partie de la population en brousse, d’autres au camp de la MISCA et au commissariat de police.

Selon un habitant de la localité joint au téléphone par Radio Ndeke Luka, tout est rentré dans l’ordre.

« Les Antibalaka venant de Bangui font trop d’exactions. C’est ainsi que les Antibalaka natifs de la localité de Béloko-Cantonnier ont déclenché ce violent système de défense et de protection de la ville. Les défenseurs affirment que ces actes de violences ternissent l’image des Antibalaka. Les deux groupes rivaux ont été dispersés, séparés par des coups de feu des soldats de la MISCA. Par la suite, ils se sont entendus lors d’une réunion ce lundi pour que le calme revienne », rapporte l’habitant, témoin oculaire sous l’anonymat.

Toujours dans cette région frontalière avec le Cameroun, les voyageurs de l’itinéraire Bouar-Garouamboulaye se plaignent des exactions qu’ils subissent ces derniers temps. Ces voyageurs accusent les hommes armés du Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC) du Chef rebelle Martin Koumta Madji, populairement connu sous le sobriquet Abdoulaye Miskine, d’avoir mené plusieurs opérations de vols à mains armées sur les passagers de ce tronçon.

Ousmane Adam, secrétaire général dudit mouvement, réplique que le FDPC est un groupe armé responsable qui ne peut s’en prendre à la paisible population.

« Plusieurs groupes armés foisonnent dans la zone, et ils sèment la désolation parmi la population », a précisé  Ousmane Adam.
 
« Le FDPC demande aux autorités de la transition et la communauté internationale d’ouvrir rapidement une enquête afin de mettre la main sur ces nébuleuses et les traduire devant les juridictions compétentes. Par ailleurs, le FDPC reste toujours disposé à prêter main forte aux autorités et aux forces internationales pour la Centrafrique en vue de la sécurisation des zones ou se base son soutien et mettre à nue ces bandits de grand chemin », a conclu Ousmane Adam, secrétaire général du FDPC dans une interview accordée à Radio Ndeke Luka.