Le village de Ngakobo situé à 61 kilomètres de Bambari, le chef-lieu de la préfecture de la Ouaka (centre-est) est en deuil. Depuis mardi, ce village enterre les neuf personnes tuées dimanche lors d’une attaque lancée par des Peuhls contre une position des Antibalaka.
Selon des témoignages, ces éleveurs Mbororos, bien armés, contrôlent depuis dimanche cette partie de la préfecture de la Ouaka où des scènes de pillages sont également signalées.
« Ngakobo a été attaqué. Les assaillants ont pillé toutes les maisons des cadres. Mardi, six personnes tuées ont été enterrées et ce mercredi, trois autres ont été ensevelies », a déclaré un employé local qui a préféré garder l’anonymat. « Toutes les activités sont arrêtées et l’usine de sucre fermée », a ajouté la source qui était interrogée par RNL.
Inquiétude également à Bambari où des ex-Séléka multiplient des réunions depuis quelques jours. Rien n’a encore filtré de ces rencontres mais les habitants de la ville craignent que ses anciens rebelles ne préparent une nouvelle marche sur la capitale, Bangui. « Certains sont arrivés en provenance de Kaga Bandoro, d’autres de Bria avec au total quarante véhicules BG 75 lourdement armés (et actuellement, ndlr) stationnés dans leur Quartier Général », a indiqué une source jointe au téléphone à Bambari. « Ces hommes se promènent armes au poing dans toute la ville. Leur objectif : marcher sur Bangui avec l’intention de conquérir le pouvoir », a ajouté cet habitant, soulignant que les militaires français de l’opération Sangaris empêchaient ces ex-rebelles de traverser le pont sur le rivière Ouaka.
Mais ces supputations ont été rejetées par le général Joseph Zoundéko, chef d’état-major des ex-Séléka basés dans la localité. « Dire que notre ambition est de reprendre le pouvoir de Bangui, je m’inscris en faux. Tout le monde sait qu’il y a eu des problèmes ces derniers temps à Bambari. Les éléments de l’ex-Séléka sont venus départager les Peulhs et les Goula qui se sont affrontés. Mais dire que les militaires français ont empêché notre avancée, c’est inexact. Ces informations sont erronées », a-t-il dit.
Pour lui, la Sangaris contrôle le pont de la rivière Ouaka pour prévenir une éventuelle attaque des Antibalaka contre la population civile.
Des hommes de l’ex-Séléka ont également investi le chef-lieu de la sous-préfecture de Gambo, à 75 kilomètres de Bangassou (sud-est). Depuis le 3 septembre, ils y ont érigé des barrages, semant la panique parmi les habitants dont certains sont allés se terrer dans la brousse.