La nouvelle mission de l’ONU en Centrafrique est entrée en fonctions

La nouvelle mission de l’ONU en Centrafrique est entrée en fonctions

La Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA) a commencé sa mission officiellement lundi. La cérémonie marquant le transfert de responsabilités entre la force africaine (MISCA) et la MINUSCA s’est déroulée, à Bangui, en présence de la présidente de la transition, Catherine Samba Panza et de la présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini Zuma.
 
Le commandant de la nouvelle opération, le général Martin Toumenta Chumo, a été investi par le secrétaire général adjoint chargé des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Hervé Ladsous.

Lors de la conférence de presse organisée après la cérémonie, Hervé Ladsous a souligné que les droits de l’homme étaient massivement violés en Centrafrique et que les coupables seraient traduits en justice.  « La communauté internationale est unie et déterminée ; il n’y aura pas d’impunité. Tous ceux qui ont du sang sur les mains seront d’une manière ou d’une autre traduits en justice selon la nature des crimes qui ont été commis », a-t-il promis.

« Ne ménager aucun effort pour faciliter la tenue d’élections libres »

Pour sa part, la présidente de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini Zuma, a réaffirmé l’engagement de son institution à soutenir Bangui et a exhorté les Centrafricains à relever les défis actuels. «Aujourd’hui plus que jamais, les acteurs politiques centrafricains se doivent de faire preuve d’esprit de responsabilité et d’attachement à l’intérêt supérieur de leur pays », a-t-elle déclaré.

Nkosazana Dlamini Zuma a également attiré l’attention des autorités de la transition sur la nécessité d’organiser un processus électoral libre et transparent. « S’agissant plus particulièrement du gouvernement de transition, il est urgent qu’il accélère la mise en œuvre des tâches pendantes de la transition. Il ne doit ménager aucun effort pour faciliter la tenue d’élections libres, régulières et transparentes qui marqueront la restauration de l’ordre constitutionnel et ouvriront la voie à la réintégration de la République Centrafricaine dans la famille de l’Union africaine », a-t-elle dit.

Des troupes venant d’une dizaine d’Etats africains et européens sont déjà sur place et intègrent la MINUSCA. L’opération française Sangaris et le contingent de la force européenne vont, quant à eux, appuyer la force onusienne.

 La MINUSCA constitue la troisième opération de maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique après la Mission des Nations unies en République Centrafrique (MINURCA) et la Mission inter-africaine de surveillance des Accords de Bangui (MISAB), créée le 31 janvier 1997 par une coalition de pays africains, déployée le 8 février 1997 et autorisée le 6 août 1997 par la résolution 1125 du Conseil de sécurité de l’ONU.
 
Un groupe armé menace d’exécuter une dizaine d’otages

Dimanche, alors que Bangui attendait la prise de fonction de la MINUSCA, dix passagers ont été pris en otage sur l’axe Bouar-Mboulaye, dans la Nana-Mambéré par des éléments des Forces démocratiques du peuple centrafricain (FDPC) d’Abdoulaye Miskine. Le véhicule qui les transportait a été brûlé sur les lieux.

Les agresseurs réclament la libération d’Abdoulaye Miskine, arrêté le 16 septembre 2013 et détenu au Cameroun.

Les otages, parmi lesquels deux femmes, se trouveraient actuellement dans la localité de Bidi à la frontière avec le Cameroun.

Interrogé par RNL, un leader de ce groupe armé qui a requis l’anonymat a expliqué que son mouvement demandait à Bangui d’ouvrir des négociations avec les autorités camerounaises en vue de la libération de Miskine. Il a menacé  d’exécuter les dix otages en qu’en cas de réticence de la part du gouvernement.