Les 3ème et 6ème arrondissements de Bangui étaient en ébullition samedi et dimanche. Une personne a été tuée et plusieurs maisons incendiées lors de violents affrontements entre musulmans et non-musulmans.
Tout serait parti samedi en fin d’après – midi, selon des sources locales. Des hommes armés ont attaqué un établissement commercial au KM 5 dans le 3e arrondissement, donnant à des jeunes le prétexte de se livrer à des pillages dans les quartiers de Béa Rex, Kpétènè et Fatima.
Les tirs ont gagné en intensité dimanche, forçant plusieurs familles à quitter leurs habitations.
Le Premier ministre Mahamat Kamoun qui s’est rendu dimanche au KM 5, a assuré que les responsables allaient être vite traduits en justice. « Le gouvernement ne saurait rester indifférent, il a décidé avec le concours des forces internationales d’intensifier les actions visant à traquer, arrêter et traduire en justice tous les fauteurs de trouble et auteurs présumés de crimes et de délits de quelque bord que ce soit », a promis le chef du gouvernement.
Par la même occasion, Mahamat Kamoun a reconnu que les conclusions du forum de Brazzaville n’étaient respectées à la règle. « Force est de constater qu’en dépit de l’accord de cessation des hostilités signé à Brazzaville, les évènements survenus depuis 48 heures au Km5 et ceux signalés quelques jours auparavant à Dékoa, aux Mbrés, à Boali, Alindao et samedi dernier à Damara illustrent bien la mauvaise foi de certains signataires », a-t-il déploré.
Dans un communiqué, la force européenne, EUFOR-RCA a, elle aussi, promis de tout en œuvre pour ramener la paix et la sécurité dans un délai raisonnable.
Le même jour dans l’Ouham Pende (nord), plusieurs personnes ont été blessées et des maisons incendiées au village Pougone à 37 Km de la ville de Paoua, lors d’une attaque attribuée par des témoins à des éléments du mouvement Révolution Justice (RJ), du commandant Armel Ningatoloum Sayo.
Selon des sources locales, les jeunes de Pougone avaient décidé de chasser les hommes armés de la RJ qui s’étaient illustrés dans des rackets sur les voies routières. En représailles, ces éléments RJ seraient passés à l’assaut un peu avant l’aube, comme le raconte un villageois.
« Ce sont réellement les éléments du groupe RJ qui ont brûlé les maisons vers quatre heures du matin. Ils avaient été chassés par les habitants du village pour cause de racket des véhicules de transport en provenance de Mbaïboum (Ndlr : marché hebdomadaire). Un véhicule verse la somme de 120.000 francs CFA. Nous en avons parlé avec le commandant de la Minusca mais à défaut de carburant, il n’a pas pu effectuer le déplacement ».
Joint au téléphone, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Armel Ningatoloum Sayo, chef de file de la RJ, a rejeté toutes les accusations portées contre ses hommes. Le commandant de la RJ a précisé que les membres de son mouvement étaient casernés conformément aux textes en vigueur. « Aucun élément de la RJ n’agit de son propre gré. Les éléments œuvrent pour préserver l’intégrité territoriale et sécuriser les populations. A l’heure actuelle, tous les éléments de la RJ sont sous contrôle, ils attendent le processus de Désarmement-démobilisation et réinsertion (DDR) », a-t-il déclaré à RNL.