La violence meurtrière n’a pas encore dit son dernier mot à Bangui où trois personnes ont été tuées jeudi par des hommes armés encore non identifiés.
Le premier incident, dans lequel deux hommes ont été abattus et quatre autres blessés, s’est produit en fin d’après-midi au quartier Sarah, dans le Troisième Arrondissement. Plusieurs hommes en armes ont ouvert le feu après avoir investi le secteur. Désemparée, la population du secteur accuse les troupes internationales d’inaction et demande le réarmement des Forces armées centrafricaines (FACA).
« Nous demandons à la présidente de réarmer les Forces armées centrafricaines puisque les forces internationales ne nous protègent pas. Nos enfants sont tués tous les jours. Nous manquons réellement de paix. Le danger est en face de nous au KM 5 où les agresseurs traversent pour commettre les exactions. Ce qui se passe au quartier est très grave alors qu’on nous demande de quitter les sites des déplacés pour regagner nos domiciles respectifs », a déclaré Moussa Passi, une habitante du quartier, visiblement très indignée.
Les quartiers voisins du KM5 sont confrontés quasi-quotidiennement à des meurtres, pillages et rackets.
Le deuxième incident s’est produit pendant la nuit devant le Motel des Lions, avenue des Martyrs, dans le Quatrième Arrondissement. Un homme d’une trentaine d’années a été abattu par des hommes armés peu avant minuit. « Les braqueurs l’ont tué pendant la nuit et c’est ce vendredi que sa dépouille a été retrouvée. Hier vers 23 heures, nous avons entendu deux coups de feu », a raconté un témoin qui a requis l’anonymat.
« Au quartier Fouh comme à Miskine, personne ne peut rester à l’extérieur à partir de 19 heures. Nous nous demandons si les forces onusiennes sont dans le pays pour notre sécurité ou pour rester dans leurs casernes. Les gens meurent tous les jours des suites des braquages », a poursuivi le témoin, demandant par ailleurs le rétablissement de l’éclairage des voies publiques pendant la nuit.
En dépit de ces violences meurtrières dans la capitale, les habitants du Septième Arrondissement croient encore à la paix. Mercredi, ils ont organisé une campagne de sensibilisation sur la paix, le pardon et la non-violence à l’église évangélique Elim de Ouango Bangui.
Tous les messages, notamment à travers des chants, prônaient la tolérance et le respect du droit à la vie comme base de la reconstruction du pays.
« Cette rencontre permet de montrer que dans le 7ème arrondissement, nous avons l’esprit de produire la paix, la cohésion sociale et nous luttons contre la violence et le barbarisme », a expliqué le président du comité d’organisation de cette initiative, Joseph Zokoué.
Pour sa part Pierre Koyangbo, un habitant ordinaire du Septième Arrondissement, a exhorté ses concitoyens, les jeunes en particulier, à traduire en actes ces messages de paix.
Cette campagne dans le Septième s’inscrit dans l’exécution des conclusions d’un séminaire qui avait regroupé fin février les maires des huit arrondissements de Bangui, les chefs de groupes, les responsables des associations d’hommes et femmes d’affaires ainsi que les responsables religieux.