Le Premier ministre Mahamat Kamoun a appelé ses concitoyens, tant du secteur public que du secteur privé, à reprendre leur travail après les violences meurtrières de la semaine dernière à Bangui.
Au moins huit personnes, dont un élément de la force des Nations unies, ont été tuées la semaine dernière dans la capitale centrafricaine, semant la panique au sein des habitants qui ont préféré rester terrés chez eux.
« Je lance un appel aux travailleurs tant du secteur public que du secteur privé de prendre le chemin du travail dès lundi 13 octobre 2014. Cet appel s’adresse également aux banques, aux entreprises et à l’administration », a demandé le Premier ministre, dans un message diffusé le week-end par la radio nationale.
« La stratégie de la terre brûlée sous le seul alibi qu’on n’a pas atteint certains objectifs politiques inavoués ne sert aucune cause », a dit le Premier ministre sans préciser à qui il s’adressait.
Il a annoncé que la présidente Catherine Samba-Panza allait entamer des discussions avec les forces vives en vue de parvenir à une gestion apaisée de la transition.
« La présidence de la République va engager des séries de rencontres avec l’ensemble des forces vives de la nation afin de réaffirmer sa volonté de conduire la transition dans un climat apaisé et sa détermination à conclure dans les meilleurs délais cette parenthèse de l’histoire politique de notre pays par l’organisation des élections », a-t-il dit.
Les milices Antibalaka avaient exigé la semaine dernière la démission de Catherine Samba-Panza l’accusant, notamment, de faire perdurer la transition.
Pour sa part, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Bangui, Ghislain Grézénguet, a indiqué, dans un communiqué publié le week-end, qu’une enquête avait été ouverte sur les violences meurtrières de la semaine dernière à Bangui.
Lundi matin, l’appel du Premier ministre à la reprise des activités ne semblait pas très suivi, du moins dans le domaine des transports en commun.
De nombreux conducteurs de taxis et de bus avaient encore peur de la rue, en dépit d’un appel lancé samedi par leur syndicat. Le président du syndicat, René Pierre Sokambi-Kandjia, a demandé au gouvernement de leur faciliter la tâche.
« Les chauffeurs de taxis et bus ont décidé de reprendre le travail et la balle est dans le camp du gouvernement pour lever les barrières et mettre à la disposition des conducteurs des stations – service pour s’approvisionner », a dit René Pierre Sokambi-Kandjia. « Certains axes de la capitale sont barricadés et il y a des forces nocives qui menacent la tranquillité des conducteurs », a-t-il souligné.