Le président congolais Denis Sassou N’Guesso, médiateur international dans la crise centrafricaine, a dépêché samedi en Centrafrique une mission de suivi. Elle est conduite par le ministre Basile Ikouébé, des Affaires étrangères du Congo et vice-médiateur dans la crise. La mission de Basile Ikouébé vise à « écouter les autorités sur leur perception de la situation ». « Il faut comprendre qu’il n’y aura pas une troisième transition, qu’on soit sur les barricades ou ailleurs, il faut se dire que nous allons aux urnes », a indiqué le vice-médiateur Ikouébé. Il a montré qu’« il n’est pas question (…) d’ouvrir la porte à une nouvelle transition. C’est exclu ! ».
Le vice-médiateur est à Bangui pour faire le suivi des accords de Brazzaville. « Nous avons constaté que depuis la signature de cet accord de cessation des hostilités, il y a eu de graves évènements qui se sont produits dans le pays. Nous avons d’abord déploré la lenteur de la mise en place des institutions mais ensuite, plus grave c’est cette recrudescence des actes de violence depuis la semaine dernière », a-t-il déclaré.
Lors de son échange avec la presse nationale et internationale, le ministre congolais a réaffirmé l’engagement du médiateur Denis Sassou N’Guesso à accélérer la transition en vue d’aboutir aux élections prévues d’ici 2015. Le dialogue, tant souhaité par les Centrafricains, doit être organisé à Bangui avant la fin de l’année 2014. « Accélérer le processus de sécurisation du pays, accélérer le calendrier de la transition, tenir le dialogue politique à Bangui avant la fin de l’année pour que le début 2015 soit consacré à la préparation des élections et cesser les querelles entre personnes », a annoncé l’envoyé spécial de Sassou N’Guesso.
Car, « si nous continuons dans ce climat, cela peut nous prendre encore trois ou quatre ans. La communauté internationale n’est pas en mesure de vous suivre sur cette voie », a-t-il poursuivi.
Le ministre congolais des Affaires étrangères a rencontré au cours de cette mission de quelques heures, la présidente de transition Catherine Samba-Panza, le Premier ministre Mahamat Kamoun ainsi que Ferdinand Alexandre Nguéndet, le président du Conseil national de transition (CNT), le parlement provisoire en Centrafrique.
La délégation a également eu des entretiens avec les membres du Groupe de contact de même que les participants au forum de Brazzaville.
« Nous avons demandé aux autorités de la transition de travailler de manière apaisée, inclusive et consensuelle. La réponse que nous avons eue est à la hauteur de ce que nous attendions. Il vaut mieux que le gouvernement se mette au travail maintenant en ayant pour axe principal la préparation des élections », a mentionné le porteur du message.
Le ministre Basile Ikouébé interpelle la communauté internationale à vite agir : « Nous demandons à la communauté internationale de s’impliquer davantage, d’accélérer la mise en place des engagements qui ont été pris », rappelant que « l’Etat n’a pas encore réussi à restaurer son autorité, il y a l’insécurité, on n’a pas d’argent (…) ».
Il faut rappeler que le 13 octobre dernier à Brazzaville, Denis Sassou N’Guesso avait reçu le Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation de Centrafrique (Minusca) Babacar Gaye. L’entretien des deux personnalités a porté sur le suivi de la situation en République Centrafricaine.