Depuis vendredi, les populations de Bambari s’insurgent contre les éléments français de l’opération Sangaris basés dans la ville. Des barricades sont érigées sur la totalité de l’axe Bambari-Grimari (80 Km environ) selon certains témoins joints au téléphone par RNL. L’aérodrome de Bambari a aussi été obstrué.
La population a organisée ce matin une marche de protestation pour dénoncer l’attaque de deux villages, Timanguéré (25 Km) et Gbakomalékpa (30 Km) de Bambari axe Bangui, occasionnant la mort de plus de quarante personnes. « Hier aux environs de 14 heures, un groupe de peuhls a investi le village de Timanguéré à 25 Km et Gbakomalékpa à 30 Km de Bambari. Les peuhls ont réussi à tué 40 personnes et occasionné plusieurs blessés », a indiqué un témoin qui a fui les hostilités.
La même source a précisé que « Ce matin, la population a érigé des barrières sur les artères pour empêcher la patrouille de la Sangaris. Elle a organisé une marche pacifique pour montrer au gouvernement de transition et à la communauté internationale qui laissent faire la France, que les Casques bleus sont présents dans la ville pour protéger les civils ».
Un autre habitant joint également ce matin par RNL, explique que les hommes armés sont conduits à la base de la Sangaris avec des véhicules de patrouille française. Une situation qu’il qualifie d’injuste.
« Il y a une semaine deux véhicules Séléka sont passés de nuit et il y a eu attaque au village Yamalé sur la route de Bakala. Les éléments de Sangaris ont contesté l’incursion de ces ex-Séléka. Surprise, la population a vu les français transporter les ex-Séléka à leur base de Bambari. Or des Antibalaka croupissent dans les locaux de la gendarmerie. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase », a dénoncé le témoin.
Les armes lourdes continuent de crépiter à Bambari.
Jusque-là, les responsables de la force Sangaris n’ont pas encore commenté cette information.
Et pendant que le torchon brûle à Bambari, l’aile dissidente de l’ex-coalition Séléka a tenu ce samedi son assemblée générale élective. Un bureau ad-hoc a été déjà mis en place et les travaux en commission se poursuivent. Les grandes conclusions n’ont pas encore été prises. Toutefois, les différentes interventions ont concouru au rétablissement de la sécurité et de la paix dans la région.
Le préfet de la Ouaka, El Hadj Abakar Ben Outhman, a conseillé aux jeunes leaders militaires de ce mouvement « de contrôler leurs éléments afin d’éviter d’éventuels débordements à l’avenir ».
L’aile dissidente cherche à mettre en place deux bureaux de coordination, l’un militaire et l’autre politique. L’objectif est de contribuer au retour de la paix et la sécurité en République Centrafricaine.
A en croire le capitaine, porte parole du mouvement, Ibrahim Ahamat Nédjad, les adhérents à ce nouveau mouvement ne vont pas coopérer avec les forces qui demandent la partition du pays.
Le nouveau mouvement veut se doter d’une chaine de commandement pour coordonner les éléments sur le terrain afin de ramener la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire.