C’est la panique générale à Batangafo, chef-lieu de la sous-préfecture du même nom, dans l’Ouham. Au cours des dernières 48 heures, au moins cinq personnes ont été tuées, plusieurs autres blessées et des dizaines d’habitations brûlées, selon les ressortissants de cette sous-préfecture du nord de la Centrafrique.
« Les informations reçues jusqu’à ce matin font état de plus d’une trentaine de maisons incendiées volontairement, plusieurs blessés et au moins cinq personnes tuées par des ex-Séléka qui sont assez spécifiques par rapport aux autres groupes armés dits Séléka qui sévissent dans les autres villes », a dénoncé Samuel Rangba, président du Collectif des ressortissants de Batangafo vivant à Bangui.
Il a précisé que les ex-Séléka sont arrivés dans la sous-préfecture en 2013. Mais depuis 2011 -2012, a-t-il dit, Batangafo « vivait déjà dans une situation d’insécurité totale, presque coupée du reste de la République centrafricaine, à cause des éléments de l’ancien rebelle tchadien Baba Ladé ».
Samuel Rangba a interpellé le gouvernement de transition et les Casques bleus.
« Nous demandons à la Minusca (Mission de l’ONU en Centrafrique) d’appliquer les dispositions de la résolution 2127 du Conseil de sécurité pour désarmer tous les détenteurs d’armes et groupes armés sans condition », a-t-il indiqué.
Batangafo, où l’administration est quasi-inexistante, est livrée aux milices rivales Antibalaka et ex-Séléka. « Notre souci est de voir les autorités de la transition s’investir davantage. Aujourd’hui, il n’y a aucune autorité locale dans la ville, ni aucune autorité administrative se réclamant du pouvoir central. Les cinq maires des communes de Batangafo sont en fuite depuis 2012 et se trouvent à Bangui », a ajouté Rangba.
Selon un habitant de Batangafo joint jeudi au téléphone par RNL, des ex-Séléka ont commencé à mettre le feu aux maisons mercredi dans la matinée aux quartiers Mouskita et Ndarabanda. « Jeudi, ils sont venus au quartier Lakouanga et ont incendié 25 maisons », a raconté le témoin.
RNL a tenté en vain de joindre les responsables des ex-Séléka basés à Batangafo.