L’aile du Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ), basée à Birao, dans l’est du pays, affirme ne plus reconnaître l’autorité d’Abakar Saboun et Doctrouvé Euloge Koï, respectivement président-fondateur et secrétaire général du groupe armé.
Le MLCJ est un mouvement politico-militaire signataire de l’accord de cessation des hostilités de Brazzaville. Actif depuis 2004, il s’était rallié en 2012 à d’autres autres groupes politico-militaires pour constituer la coalition Séléka qui a renversé le régime de François Bozizé en mars 2013.
Selon un communiqué de presse publié dimanche par le deuxième vice-président du bureau politique du MLCJ, le commandant Am-Gabo Sélémane Moustapha, les deux leaders ne sont plus autorisés à représenter le mouvement dans les discussions pour le rétablissement de la paix en Centrafrique. Pourquoi ce coup de force ? « M. Abakar Saboun, président fondateur du mouvement était déconnecté de la troupe depuis fin 2007 », explique le communiqué. Le bureau politique du MLCJ affirme désormais reconnaître comme chef du mouvement, le colonel Gilbert Toumou-Déya. Le texte accuse par ailleurs Doctrouvé Euloge Koï de s’être autoproclamé secrétaire général.
Joint au téléphone mardi à sa base de Birao, le commandant Am-Gabo Sélémane Moustapha, a appelé les protagonistes de la crise centrafricaine et la communauté internationale à tenir compte de ce changement à la tête du MLCJ. « Pour le retour d’une paix véritable, il faudra faire appel au nouveau président en exercice, Gilbert Déya. Car Abakar Saboun a officiellement démissionné du mouvement en 2011 et n’a présentement aucun combattant sur le terrain », a demandé Sélémane Moustapha.
Interrogé à son tour, Doctrouvé Euloge Koï a revendiqué sa légitimité et celle du président-fondateur et traité d’usurpateurs ceux qui ont pris la décision de dimanche dernier. « Je considère que c’est un non-évènement pour ma part. Ce sont des usurpateurs, des gens qui sont des hors-la-loi qui ne veulent pas entendre parler de la paix et de la réconciliation dans le pays. Personne n’a le droit de démettre un président », a-t-il fustigé.
« Nous allons continuer à nous inscrire dans le processus de la paix dans notre pays. Ces gens, s’ils sont des étrangers et qu’ils sèment le désordre dans notre pays, la justice les rattrapera et nous allons les poursuivre devant nos juridictions », a-t-il ajouté.