Les cinq structures de la plateforme des organisations et associations musulmanes de Centrafrique rejettent systématiquement la nomination des membres des démembrements de l’Autorité nationale des élections (ANE) du 3ème arrondissement de Bangui. « Cette plateforme par mon nom rejette en bloc la nomination des membres qui constituent l’organe de démembrement concernant les élections à venir », a déclaré Docteur Nour Moukadas, le point focal de la plateforme des organisations et associations musulmanes de Centrafrique.
La contestation est rendue officielle dans un communiqué diffusé ce 21 novembre 2014. Les protestataires estiment qu’aucun musulman ne figure parmi les personnalités nouvellement nommées alors que le 3ème arrondissement est composé de différentes communautés. Docteur Nour Moukadas met en exergue le caractère exclusif des membres de la communauté musulmane au regard de la composition de ces membres. « Il n’y a aucun musulman. Ce que je voudrais dire, c’est qu’au moment où le gouvernement de notre pays, appuyé par la communauté internationale, fait des pieds et des mains pour ramener la paix dans le 3ème arrondissement, voilà que l’ANE pose un acte qui risque encore de perturber cette situation de confiance qui est en train de gagner du terrain », a-t-il précisé.
La plateforme estime que l’ANE n’a pas pris toutes les dispositions techniques nécessaires avant de procéder aux différentes nominations. « (…) l’ANE devait constituer une équipe homogène qui tienne compte des différentes caractéristiques de la population du 3ème arrondissement ainsi que des considérations d’ordre ethnique, religieux », a souhaité le point focal Moukadas.
« Il y a beaucoup de critères qu’il faut prendre en compte pour asseoir ce genre d’équipe, quand on sait que le 3ème arrondissement pose problème aujourd’hui », a-t-il démontré.
L’ANE balaie d’un revers de main les propos tenus par la plateforme des organisations et associations musulmanes de Centrafrique. L’institution chargée de l’organisation des élections dit avoir travaillé en collaboration avec la mairie du 3ème arrondissement. « Chaque maire dans son arrondissement doit regrouper les trois entités qui vont composer le démembrement de l’arrondissement à savoir tous ceux qui sont de la société civile, des partis politiques et pouvoirs publics », a expliqué Godefroy Mokamanédé, vice-président de l’ANE.
Le vice-président donne des éclaircissements sur les procédures ayant conduit à la désignation des membres du comité local, « Chaque entité prépare cinq dossiers de candidature avec curriculum vitae et chaque entité doit désigner deux personnes qui vont faire partie du comité de sélection. Une fois les dossiers rassemblés, nous, membres de l’ANE arrivons avec des observateurs internationaux, le maire à nos côtés et son conseil municipal, donc six personnes vont élire les membres des démembrements ».
Selon Godefroy Mokamanédé, « Nous ne connaissons ni les candidats encore moins ceux qui sont chargés de la sélection. (…) ce n’est pas l’ANE qui désigne, chaque arrondissement, chaque commune désigne ses représentants et l’ANE confirme par arrêté ».