Le président du Conseil national de transition (CNT), parlement provisoire en Centrafrique, Alexandre Ferdinand Nguéndet, demande la révision des mesures de confiance signées entre le gouvernement centrafricain et la communauté internationale au début de la crise centrafricaine. Selon Alexandre Ferdinand Nguéndet, « le contexte n’est plus le même ». Il l’a dit lors de l’interview accordée dimanche à RNL, suite à l’attaque contre sa sécurité à Bambari au centre du pays la semaine dernière.
Selon Alexandre Ferdinand Nguéndet, le contexte a beaucoup changé et nécessite une révision. Aussi est-il que ces mesures de confiance ont été imposées. « Au début de la transition, il y avait une mesure de confiance qui avait été signée entre le gouvernement et les forces internationales. Mais cette mesure de confiance nous avait été imposée à l’époque. Le contexte a beaucoup évolué », a-t-il indiqué.
« Aujourd’hui, je demande la révision de ces mesures de confiance et que le gouvernement explique sa vision concernant le redéploiement de nos forces de défense et de sécurité », a martelé Nguéndet qui a ajouté que, « La sécurité du peuple centrafricain revient en premier au gouvernement. Il est de sa responsabilité aujourd’hui de créer les conditions nécessaires pour faciliter le redéploiement de nos forces de défense et de sécurité ».
La sécurité est l’un des piliers au moment où les choses se précisent avec les préparatifs autour du dialogue inter centrafricain. « Les autorités de la transition ont décidé d’envoyer les ministres résidents accompagnés des conseillers nationaux (parlementaires provisoires), (…) pour préparer le prochain forum de réconciliation nationale », a souligné le président du parlement provisoire.
Et par rapport au forum de Bangui prévu en 2015, des voix s’élèvent pour rejeter le projet. L’Organisation nationale des personnes handicapées (ONAPHA) estime qu’il s’agit d’un dialogue de trop. Lors de la célébration de la journée internationale des personnes handicapées, l’organisation a recommandé la stricte application des résolutions des précédents dialogues dans le pays comme l’une des pistes de sortie de crise.
« Je pense que c’est un dialogue de trop. Nous nous sommes réunis depuis le séminaire de réflexion, le grand débat, le dialogue politique inclusif, on a eu à faire des résolutions. Je ne suis pas pour ce dialogue. Je suis pour qu’on sorte les résolutions et les recommandations assorties de ces premiers dialogues, mettre un comité en place et provoquer une plénière afin de réunir les groupes armés », a souhaité François Célestin Ounda Moutengah, président de l’ONAPHA.
Le désarmement des groupes armés reste et demeure un préalable à la tenue du pourparler inter centrafricain a fait savoir Ounda Moutengah.
Et comme le reconnait le président du parlement provisoire Alexandre Ferdinand Nguéndet, « Cela fait plusieurs mois que la population est terrorisée, prise en otage par des groupes non conventionnels sous le regard des forces internationales qui sont sur place ».
« J’ai demandé aux forces internationales de relocaliser les ex-éléments de la Séléka (de la Ouaka) dans une autre région en attendant le forum de réconciliation nationale et nous aider à redéployer nos forces de défense et de sécurité. Il n’y a que les forces armées centrafricaines qui peuvent aujourd’hui défendre le peuple centrafricain et garantir l’intégrité du territoire national », a exigé Alexandre Ferdinand Nguéndet.