Bria, chef lieu de la Haute Kotto dans l’est, est l’une des rares villes de la République Centrafricaine où les communautés chrétiennes et musulmanes cohabitent. Après les périodes de tension entre les soldats des forces internationales et les ex-combattants Séléka en avril dernier, la situation s’est nettement stabilisée grâce aux différentes structures œuvrant dans le cadre de la cohésion sociale.
Même si des tensions sporadiques sont parfois signalées, elles ne remettent pas en cause de manière systématique le vivre ensemble existant déjà dans la ville. Un vivre ensemble que les autorités s’évertuent quotidiennement à consolider.
« Tant que tu arrives à Bria et qu’il y a une activité à faire, tu trouves chrétiens et musulmans. On ne fait pas une dissociation. On ne fait pas de clivage », a expliqué Robert Morgodé, préfet de la Haute Kotto.
La ville de Bria sert de base arrière au cantonnement des combattants des ex-Séléka depuis le 10 janvier 2014. Les autorités administratives et locales craignent les dérapages de ces éléments au cas où leur prise en charge venait à poser problème.
« Vous savez que quand un militaire est cantonné, il faut lui donner de quoi à manger. Là, c’est notre cri de détresse en faveur des ONG et du gouvernement pour nous aider à alimenter ces ex-combattants », a ajouté M. Morgodé.
Les autorités politiques à Bria redoutent que la situation qui prévaut à Bambari ne puisse contaminer le climat de cohabitation qui règne dans la ville.
A Bangui, des actions en faveur de la paix et de la cohésion sociale se multiplient.
La mairie du 4e arrondissement et l’ONG britannique Search for Common Ground luttent pour l’arrêt des violences communautaires. Au moins 145 familles habitant ledit arrondissement viennent d’être impliquées dans lutte.
« Le but est d’avoir des familles qui renoncent à la violence sous toutes ses formes. (…), si la famille arrive à dire non à la violence sous toutes ses formes, on n’aura plus de violence et de souffrance pour la population centrafricaine », a signifié Georges Ndikitombé, chargé de programme à Search for Common Ground.
« Cinq familles pilotes sont choisies dans le 1er arrondissement et cinq autres dans le 4e. Chaque famille devra atteindre dix familles ce qui est un succès à 100% », a noté le chargé de programme.
L’autre action en faveur de la paix, c’est la dédicace de l’artiste centrafricaine Nina Darnaye.
La jeune musicienne a consacré samedi, dans la salle de banquet du parlement provisoire son nouvel album, ‘‘Bé Africa mo Londo volume 2’’ « Centrafrique lèves-toi ».
A l’ouverture de la cérémonie, des pièces théâtrales appelant à bannir la division et la haine ont été jouées. Les acteurs ont insisté sur le pardon et la réconciliation.
« C’est une impression de satisfaction. Notre compatriote Nina Darnaye a lancé un appel à la paix et à la cohésion sociale », a indiqué Arnaud Djoubaye Abazène, représentant du Premier ministre de la transition.
Le ministre en charge des Arts et de la Culture, Romaric Vomitiadé, se dit prêt à soutenir les artistes musiciens qui œuvrent pour le retour de la paix en Centrafrique.
« Le département dont j’ai la lourde responsabilité a pour objectif premier d’accompagner les artistes dans toutes leurs activités. Quant à l’appui institutionnel du département, je serai toujours prêt à leur voler au secours », a déclaré Romaric Vomitiadé à RNL.
Afin de consolider le processus de la réconciliation nationale en cours dans le pays, le public, présent à la cérémonie, estime que les artistes centrafricains méritent d’être soutenus.