Un chef milicien Antibalaka autoproclamé général, réputé pour sa puissance occulte et son extrême violence, a été arrêté samedi à Bouca à environ 300 kms dans le nord de la Centrafrique. « Rodrigue Ngaïbona alias général Andilo a été interpellé samedi 17 janvier à 14h 13mn à Bouca dans la préfecture de l’Ouham par le bataillon camerounais de la Minusca », a indiqué dimanche un communiqué du parquet général de la Cour d’appel de Bangui.
Le communiqué précise que « c’est en exécution du mandat d’arrêt du 18 mai 2014 lancé contre lui » que le général Andilo, recherché par la justice a été interpellé. Ce puissant chef de guerre a été arrêté à Bouca son village natal au cours d’un combat opposant ses hommes au bataillon des forces de la Mission de l’ONU pour le maintien de la paix en Centrafrique (Minusca).
Selon le Parquet de Bangui, « le général Andilo est poursuivi pour multiples infractions d’assassinats, de rébellion, de détention illégale d’armes de guerre, d’association des malfaiteurs, de viols, de pillages », précise Maurice Dibert-Dollet, Procureur général de Bangui.
Pour l’instant, Rodrigue Ngaïbona, alias général Andilo ne fait pas encore l’objet d’un mandat international, mais selon le procureur général, les faits qui lui sont reprochés peuvent aussi relever de la compétence de la Cour pénale internationale, CPI.
« Transféré dans la nuit de samedi à dimanche à Bangui, général Andilo a été immédiatement pris en charge par la Police judiciaire dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte sur les crimes commis », a indiqué Maurice Dibert-Dollet.
La coordination du mouvement Antibalaka auquel appartient ce réputé chef milicien, craint pour sa part que cette arrestation compromette le processus de la réconciliation en cours en République Centrafricaine. « Le mouvement populaire Antibalaka qui s’est transformé en parti politique, a amorcé le processus des consultations à la base et de la réconciliation. Nous dénonçons le désordre dans lequel la communauté internationale veut nous maintenir pour faire perdurer le chaos dans ce pays. Nous ne tolérerons aucune justice à double vitesse », a mis en garde Igor Lamaka, porte-parole du mouvement Antibalaka.
Le général Andilo est l’homme le plus craint qui est à la tête des miliciens Antibalaka qui ont lancé l’offensive du 5 décembre 2013 sur Bangui (capitale de la RCA). Son nom a été aussi cité dans l’attaque du convoi des soldats pakistanais de la Mission intégré multidimensionnelle de stabilisation de la Centrafrique, Minusca, le 9 octobre 2014 à la sortie nord de Bangui. Un soldat avait péri et plusieurs autres blessés au cours de cette attaque. Il a également été accusé d’incendie du village Bangou à 30 kms de Bouca, contraignants les habitants à se refugierSite en brousse depuis plusieurs mois.
La Centrafrique a connu des violences interconfessionnelles, qui ont fait des milliers de morts et poussé des milliers de citoyens à quitter le pays, en 2013-2014.