Les miliciens Antibalaka ont kidnappé deux humanitaires ce 19 janvier à Bangui en représailles à l’arrestation de leur chef Rodrigue Ngaïbona autoproclamé général Andilo, arrêté samedi dernier par les forces internationales dans le nord de la Centrafrique. Les deux otages, un personnel local et une expatriée de nationalité française (67 ans) en mission à Bangui, travaillent pour le compte de l’ONG médicale catholique Coordination diocésaine de la santé (CODIS). L’enlèvement a eu lieu aux environs de 8 heures (7 heures TU) au quartier Foûh dans le 4e arrondissement.
Les humanitaires étaient trois à bord de leur véhicule, une Hilux 4×4 en provenance de Damara (Ombella M’Poko) où ils s’étaient rendus en mission sanitaire. Selon le chauffeur du véhicule, un religieux relaxé après être dépouillé de tout ce qu’il possédait dont son téléphone portable, ses documents bancaires et une somme d’argent, ils ont été arrêtés par un groupe de quatre Antibalaka armés de Kalachnikov.
Le véhicule, transportant des médicaments, des kits médicaux, des effets personnels, et les deux personnes, dont la sexagénaire française, ont pris la direction du quartier Boy-Rabe, quartier général du mouvement Antibalaka.
L’Archevêque de Bangui, Monseigneur Dieudonné Nzapalaïnga, les autorités locales du 4e arrondissement et certains responsables du mouvement Antibalaka, multiplient les médiations afin d’obtenir la libération des otages.
Un responsable du mouvement, joint lundi au téléphone à 17 heures (16 heures TU) a rassuré que la cachette des ravisseurs a été repérée et, qu’une équipe a été envoyée pour ramener les otages.
Le pouvoir de Bangui de son côté ne s’est pas encore prononcé sur cet enlèvement.
Les miliciens Antibalaka mécontents de l’arrestation de leur chef, général Andilo, multiplient des menaces de tout genre depuis dimanche pour obtenir sa libération. Des tirs nourris ont été entendus toute la nuit de dimanche à lundi dans les quartiers nord de Bangui. Les forces internationales de la Minusca et de l’opération française Sangaris ont bouclé le secteur pour prévenir toute éventuelle action des miliciens armés.
Il convient de signaler qu’un cas de braquage à mains armées a été enregistré dans la journée du lundi, quelques heures après le kidnapping, au siège d’une ONG humanitaire nationale, Vitalité Plus. Les agresseurs ont emporté la somme de 3 millions de francs CFA (4.573,47 Euros), représentant les frais d’implantation des foyers féminins à Bossangoa dans le nord de la Centrafrique. Plusieurs autres effets ont également été volés.
Jusqu’à l’heure, même si la circulation se poursuit dans cette partie nord de Bangui, la psychose est toujours présente.