Les principaux leaders de la crise centrafricaine, ex-Séléka et miliciens Antibalaka dont les anciens chefs d’Etat Michel Djotodia et François Bozizé ont signé mardi à Nairobi au Kenya un accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités. Ex-Séléka et Antibalaka ont invité le gouvernement de transition à examiner la possibilité d’une amnistie générale à toutes les personnes impliquées dans les combats pendant le conflit en République Centrafricaine. Cette demande est formulée à l’article 20 de l’accord de Nairobi : « Le gouvernement national de transition de la République Centrafrique (RCA), conformément aux critères des Nations Unies pour l’octroi d’amnistie, aura l’obligation d’envisager l’octroi d’une amnistie générale à toutes les personnes et parties engagées ou impliquées dans les combats durant la crise en RCA ».
Ouvertes fin décembre, les discussions se sont déroulées sans la présence des autorités centrafricaines de transition.
Pour les signataires, cet « Accord de cessez-le-feu et de cessation des hostilités entre ex-Séléka et Antibalaka », dessine les contours d’un processus de paix en Centrafrique.
Le document volumineux de quinze pages prévoit la mise en œuvre immédiate d’un processus national de cantonnement, de désarmement, de démobilisation, de réintégration et de réinstallation des forces et combattants issus des deux parties. L’accord envisage aussi la réhabilitation et la restructuration de nouvelles forces de sécurité nationales, dotées d’une nouvelle structure de commandement.
Cependant, la rencontre de Nairobi était loin de faire l’unanimité à Bangui. Certains leaders ex-Séléka et Antibalaka avaient refusé d’effectuer le déplacement et se déclarent solidaires de l’Accord signé en juillet à Brazzaville au Congo.
Pour rappel, la présidente de la transition, Catherine Samba-Panza, a déclaré il y a une semaine ne pas être au courant de la réunion de Naïrobi. « Je n’ai pas été informée au départ de cette initiative. Les autorités de la transition n’ont pas été impliquées dans cette initiative. J’ai aussi été informée de ce qui se passe par mission de la médiation. C’est là où j’ai compris que c’était une initiative de la médiation internationale », a-t-elle fait savoir.
« Je vous réaffirme que Nairobi engage ceux qui y sont. Nous qui sommes là et qui travaillons pour que le processus que nous avons mis en place et que nous avons lancé à travers les consultations populaires et bientôt le forum de Bangui continue dans ce format », a conclu Catherine Samba Panza.
Photo Agence France Presse