L’Alliance des forces démocratiques pour la transition (AFDT), la plateforme de l’ancienne opposition démocratique, dénonce les conclusions des pourparlers de Naïrobi au Kenya.
« Pour nous, l’accord de Naïrobi est un accord mort-né. C’est un accord qui n’a aucun sens politique, aucun avenir politique. D’ailleurs, cet accord vient d’être dénoncé par ceux qui l’ont initié », a indiqué Martin Ziguélé, porte-parole de l’AFDT, président du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC).
La plateforme de l’ancienne opposition démocratique estime que le débat centrafricain doit se tenir sur le sol national et non ailleurs. « Je voudrais dire que le sort de la République Centrafricaine se décide en Centrafrique en présence des filles et fils de ce pays, des autorités qui les représentent et des institutions comme le Conseil national de transition [Ndlr : parlement provisoire] qui représente le peuple centrafricain », a rappelé M. Ziguélé.
« Les leçons que nous tirons, c’est que c’est une insulte pour toutes les filles et tous les fils de ce pays qui sont tombés depuis deux ans. C’est une insulte pour les veuves , les veufs et les orphelins », a souligné le leader politique centrafricain.
La plateforme de l’ancienne opposition démocratique propose l’accélération des procédures à la Cour pénale internationale contre les criminels sans distinction, la mise en place du Tribunal spécial et de la Cour criminelle spéciale pour la Centrafrique.
A la fin décembre 2014, le président congolais, Denis Sassou Nguesso avait sollicité auprès du président Uhuru Kenyatta pour que se tiennent à Naïrobi au Kenya des négociations informelles entre les protagonistes de la crise centrafricaine, en marge de celles officiellement initiées à Brazzaville au Congo.
Dix jours plus tard Denis Sassou Nguesso fait marche arrière. Maintenant il rejette les conclusions de l’accord signé à Naïrobi entre les ex séléka et les anti-balaka. Accord dénoncé aussi par le gouvernement centrafricain et la communauté internationale.
Denis Sassou Nguesso rejette les conclusions des pourparlers qu’il avait lui-même initiés estimant que cela fait « un double emploi préjudiciable aux efforts consentis à Brazzaville ». Il dit aussi ne pas approuver le fait que « l’accord de Nairobi consacre l’option d’une troisième transition en République Centrafricaine, avec de nouvelles institutions et, en perspective, la révision du cadre juridique qui la régit ».