La force française de l’opération Sangaris a employé jeudi soir de gros moyens aériens pour anéantir un convoi du Front populaire pour la restauration de Centrafrique (FPRC), l’aile dissidente de l’ex-coalition Séléka qui tentait d’empêcher une mission gouvernementale dans le nord-est de la Centrafrique.
Le raid aérien de la force française a visé une colonne de véhicules d’ex-combattants Séléka dans un village à 90 kilomètres de Bamingui alors que ces hommes armés se rendaient dans la ville de Ndélé (900 kilomètres au nord-est de Bangui) pour bloquer la mission de consultations populaires devant conduire au Forum national de Bangui.
« On était en mission sur Ndélé, les Sangaris nous ont attaqués gratuitement », a déploré Mahouloud Moussa Moctar, porte-parole des ex-rebelles, accusant les militaires français de les avoir pris à partie.
« A Bamingui [Ndlr: ville voisine de Ndélé], nous avons croisé la délégation du ministre Abdallah Kadre qui était en mission de consultations populaires dans la localité. Elle était escortée par 21 véhicules de la Sangaris. Nous leur avions réitéré l’interdiction faite aux institutions étatiques de se déployer dans les zones sous notre contrôle. Et c’était de manière pacifique», a expliqué Mahouloud Moussa Moctar.
«On n’a pas compris pourquoi, ces soldats français nous ont précédés dans un village proche de Ndélé pour nous bombarder avec trois hélicoptères », s’est-il plaint.
Selon l’officier Séléka, le raid mené par l’aviation de la Sangaris a détruit 4 de leurs véhicules et provoqué au moins 2 morts et 4 blessés graves parmi les civils.
Le commandement de Sangaris affirme que les soldats français ont simplement effectué des tirs de sommation pour disperser une colonne d’hommes armés du Front populaire pour la restauration de Centrafrique. C’est un groupe d’ex-Séléka hostile aux consultations populaires dans les régions du nord-est et du centre du pays.
« Ce qui s’est passé, c’est qu’une colonne de véhicules remplis d’hommes armés, a menacé la délégation qui venait de mener avec succès les activités de consultations à la base à Bamingui. Ces hommes armés à bord de leurs véhicules, exigeaient à la délégation de quitter la région, et donc d’abandonner la mission. Suite à cette menace, nous avons envoyé un hélicoptère qui a effectué un tir de sommation en avant de la colonne pour l’empêcher de mettre en exécution sa menace », a expliqué Laurent Bastide, conseiller en communication de la force Sangaris.
« Nous avons constaté à partir de là, la dispersion du dispositif du FPRC dans la brousse. Mais ils sont partis avec tout leur armement. Et donc dans le principe des mesures de confiance, nous avons détruit l’ensemble des pick-up de manière à anéantir leur capacité de déplacement. Nous n’avons constaté aucune victime civile ni blessée ni tuée », a-t-il ajouté.
Les mêmes éléments du FPRC ont empêché des missions similaires dans la semaine à Bria dans la Haute-Kotto et à Kaga-Bandoro dans la Nana-Gribizi, prenant huit membres de la mission en otages avant de les libérer le lendemain.
Le FPRC est placée sous le commandant du général Arda Hakouna. L’officier, très proche du président déchu Michel Djotodia, s’est autoproclamé chef d’état-major de la région militaire du nord-est.
Le général Arda Hakouna a pris une décision suspendant les activités des agents de l’Etat et des forces internationales dans la région et, a exigé leur retrait. La décision est passée en boucle sur les ondes de la radio locale »La Voix de Barangbaké » de Bria.