La situation reste volatile et très précaire depuis le départ du général Séléka Ali Daras de la Cour d’appel de Bambari dans la Ouaka (centre-est) de la République Centrafricaine. Selon les témoignages, des barrières érigées par les jeunes Musulmans et ex-Séléka, depuis vendredi dans la ville, ont été démantelées par les forces internationales et les Casques bleus du contingent congolais.
« La situation à Bambari reste tendue. (…) des barrières illégales ont été érigées par les Musulmans et des ex-Séléka en face de la Cour d’appel et sur le pont du marigot Boukako sur l’axe Bangassou. Lundi, les barrières ont été démantelées par les forces Sangaris et des jeunes déplacés internes », a témoigné un déplacé sous couvert de l’anonymat.
« Lors du démantèlement du pont de la Ouaka, des jets de grenades ont fait deux morts et quinze blessés parmi les déplacés internes », a ajouté un témoin des évènements.
« Depuis trois jours, les Musulmans ont envahi la Cour d’appel abandonnée par Ali Daras et ses hommes », a expliqué sous l’anonymat un membre de la société civile joint au téléphone. « Au niveau du pont de la rivière Ouaka, personne ne peut traverser, les manifestants empêchent tout le monde d’aller de l’autre côté de la rive pour se ravitailler en nourriture. Ils jettent des projectiles sur quiconque essaie de discuter », a-t-il ajouté.
Du coup, les déplacés internes de la ville, localisés au centre administratif, éprouvent des difficultés à avoir de l’eau potable et même de la nourriture. Les organisations humanitaires, qui traitent et leur fournissent de l’eau de consommation, sont empêchées par des manifestants de circuler.
« Les déplacés internes manquent d’eau et de nourriture. L’ONG Triangle international éprouve des difficultés à les ravitailler », a précisé une habitante du site sous contrôle des forces internationales.
Selon une autre source de la société civile, « Les Musulmans ne sont pas d’accord du départ d’Ali Daras qui les a laissés dans une situation désastreuse et à la merci des Antibalaka ».
D’après d’autres sources locales, il n’est pas facile de donner le bilan exact des dégâts humains.
Les Casques bleus Congolais, appuyés par les soldats français de l’opération Sangaris, contrôlent depuis ce mardi la ville, après avoir repoussé les manifestants de la Cour d’appel. Selon des témoins, les Musulmans sont encore visibles à la direction de la douane de Bambari.
L’hôpital régional et universitaire de Bambari aurait été pris d’assaut, selon des sources, ce mardi par les jeunes musulmans armés. Le général Ali Daras et ses éléments se sont retirés de la Cour d’appel sur instruction des Forces internationales et se trouveraient toujours dans la ville de Bambari.