Lors de leur visite de deux jours en Centrafrique, les 15 Représentants du Conseil de sécurité de l’ONU ont qualifié d’extraordinaire, le travail accompli par la Minusca, six mois après son déploiement dans le pays. Selon François Delattre, président du Conseil de sécurité, coprésident de la délégation en mission en Centrafrique, la force onusienne a des tâches immenses et fait face à une difficulté extrême.
« Ce n’est pas facile évidemment parce que le quotidien n’est pas facile. La tâche de la Minusca, notamment ses missions prioritaires sont par définition difficiles, que ce soit pour la protection des civils, la restauration de l’autorité de l’État comme à Bria, ce sont des missions immenses, d’une difficulté extrême », a souligné François Delattre lors de la conférence de presse animée mercredi à Bangui.
François Delattre a salué la capacité, l’aptitude opérationnelle de tout le personnel onusien œuvrant pour le rétablissement de la paix et de la sécurité sur le sol centrafricain. « Très franchement, la qualité du leadership, des hommes et des femmes qui composent la Minusca suscite notre sincère admiration aujourd’hui à tel point que nous sommes en train de relever le plafond de la Minusca pour qu’elle puisse avoir tous les moyens dont elle a besoin pour remplir à fond l’ensemble de ses missions », a apprécié le chef de la délégation onusienne qui a ajouté que « Le travail qui est accompli par la Minusca (…) est extraordinaire. Il est en parfaite osmose avec les autorités et les populations de la Centrafrique ».
« Il y a un jugement et je crois qu’il est largement partagé par le Conseil de sécurité, je parle vraiment en qualité de président du Conseil de sécurité ; un jugement extrêmement favorable sur l’action de la Minusca », a-t-il rassuré.
La mission du Conseil de sécurité de l’ONU a quitté Bangui ce jeudi à destination d’Addis-Abeba en Ethiopie. Les membres de la délégation ont bouclé leur tournée mercredi avec des séries de rencontres avec les autorités de la transition, la société civile ainsi que la presse nationale et internationale.
L’agenda a été très serré pour les membres de la délégation qui ont effectué dans la matinée du mercredi 11 mars un déplacement de quelques heures à Bria (Haute Kotto) à l’est de la Centrafrique.
A Bangui, la délégation a visité le camp des déplacés internes de Benz-vi dans le 5e arrondissement, où plusieurs personnes ont exprimé leur inquiétude face au désarmement qui piétine, avant de rencontrer la présidente de la transition.
Les échanges avec Catherine Samba-Panza ont porté essentiellement sur les consultations populaires, le forum de Bangui et l’organisation des élections. Le Conseil de sécurité a noté une avancée positive dans la gestion de la transition et a réaffirmé son soutien total à ce processus.
« Le succès du forum de Bangui enverra un signal fort pour dire que le peuple centrafricain est prêt à se réunir pour assurer la paix et la stabilité », a noté François Delattre.
La présidente de la transition, Catherine Samba-Panza, a salué l’appui de la communauté internationale et particulièrement celui de l’ONU pour la stabilisation du pays.
Concernant les élections, la mission de l’ONU a précisé qu’il s’agit d’une étape cruciale pour l’avenir de la République Centrafricaine. De l’analyse des Représentants onusiens, le processus électoral nécessite une convergence des efforts des centrafricains et des partenaires internationaux.
Les échanges ont été également fructueux avec Alexandre Ferdinand Nguéndet, le président du Conseil national de transition (CNT, le parlement provisoire), les représentants de la société civile, mais plus encore avec la presse où plusieurs points ont été évoqués.
Par ailleurs, dans la matinée de mercredi, plusieurs dizaines de femmes, pour la plupart âgées, ont pris d’assaut le siège de la Minusca situé sur l’avenue Barthélémy Boganda. Sur les pancartes brandies par les manifestantes, on peut lire : « Nous voulons la paix avec nos forces de Défense appuyées par les forces de l’ONU » ; « Oui à la reprise de nos forces de défense, FACA ».
Le message fort de ces femmes est orienté en direction de la délégation du Conseil de sécurité de l’ONU en mission en Centrafrique.
« Il s’agit des embargo sur nos ressources minières et la vente des armes à destination de la Centrafrique. Nous, femmes de Centrafrique, reconnaissons bien ce que font les Nations Unies pour nous. Si les Casques bleus étaient appuyés par les Forces armées centrafricaines FACA, on va aboutir à la paix », a fait savoir Cécile Guéret, l’une des organisatrices de la manifestation.
Reçues par Diane Corner, Représentante spéciale Afrique pour les affaires politiques et protection à la Minusca, les manifestantes, malgré des promesses rassurantes, se sont dites satisfaites à moitié.