Les secteurs administratifs et économiques à Ndélé, chef lieu du Bamingui Bangoran (nord de la Centrafrique), situé à 476 kilomètres de Bangui sont négativement affectés par la crise qui a frappé le pays depuis le 24 mars 2013. La situation humanitaire s’est considérablement dégradée. Le constat a été fait par la présidente de transition, Catherine Samba Panza, lors de son passage d’une journée samedi 21 mars dans la ville de Ndélé.
« Les conséquences de cette crise ont négativement impacté sur votre vie et sur l’économie de la préfecture du Bamingui-Bangoran. La famille s’est installée dans les villages suite à la destruction des champs et des récoltes par les groupes armés et les bêtes sauvages », a déploré Catherine Samba-Panza.
La Présidente de Transition n’est pas passée par quatre chemins pour pointer du doigt l’insécurité qui prévaut dans la région, ce qui empêche les opérateurs économiques d’exercer librement leurs activités. « Les échanges commerciaux avec la capitale Bangui et les pays limitrophes sont également affectés, non seulement du fait de l’impraticabilité des routes, mais également de la sécurité »,a-t-elle souligné.
« Alors comment ne pas venir partager vos douleurs, vos souffrances, vos difficultés après tant d’épreuves ? Comment ne pas vous apporter le réconfort et l’espoir que vous êtes en droit d’attendre ? », s’est-elle interrogée devant une population meurtrie.
A Bangui, lors de la 7e édition de la journée de la CEMAC célébrée le 16 mars 2015, le commissaire centrafricain auprès de la Communauté, Jean Eudes TEYA, a affirmé que : « Les pertes [ Ndlr : occasionnées par la crise] pour la République Centrafricaine sont innombrables ».
Selon le commissaire centrafricain, tous les secteurs d’activité du pays sont touchés par l’insécurité sans exclusive. « Sur le plan économique, tous les secteurs d’activité ont été impactés. Le blocage des axes routiers, essentiellement celui de l’axe Douala-Bangui, la prinicipale voie d’approvisionnement; le secteur forestier qui, avant la crise représentait 25% des emplois du secteur du formel national, n’a pas pu avoir accès pendant de longs mois à ces zones de production. (…) Le secteur minier ne contribue pratiquement plus aux recettes publiques depuis que la Centrafrique a été suspendue du processus de Kimberley, en mai 2013. Le secteur agricole se trouve également désarticulé. Or il concerne la majorité de la population centrafricaine qui est à plus de 80% rurale », a précisé Jean Eudes Téya.
Bien que le coton et le café centrafricains ne peuvent pas se vendre sur le marché extérieur, la population ne peut subvenir à ses besoins alimentaires. Ce que Jean Eudes Téya n’a pas manqué de dénoncer : « Si pour l’instant le marché à l’exportation du secteur agricole n’est pas à la hauteur des potentialités du pays, il permet néanmoins d’assurer l’alimentation de la population. Or les populations déplacées ne peuvent plus se livrer à la culture pour l’auto-consommation ».
Le fonctionnaire de la CEMAC ajoute que « Ce tableau apocalyptique, les Centrafricains en voient tous les jours les manifestations autour d’eux ».