Le Procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Bangui, Ghislain Grézénguet, a requis mercredi 1er avril, 5 ans d’emprisonnement ferme, une amende de 500.000 de francs CFA et des dommages et intérêts de 20 millions de francs CFA exigés par la partie civile à Romaric Vomitiadé, le ministre du Tourisme. L’accusé Vomitiadé est poursuivi par le parquet de Bangui dans l’affaire qui l’oppose à la dame Victorine Toroma pour trois chefs d’accusation : attentat à la pudeur consommé avec violence, acte de pédophilie et entrave l’émancipation d’une jeune fille. Pour permettre sa comparution devant le Tribunal, la présidente de transition Catherine Samba-Panza a levé son immunité le 13 février dernier.
La salle d’audience du Tribunal de grande instance était pleine à craquer à l’ouverture du procès à partir de 11 heures, heure de Bangui ( 10 heures TU). Les personnes présentes au procès étaient, pour la plupart, des proches du ministre accusé. Romaric Vomitiadé s’est présenté à la barre avec un air relaxe dans un costume bleu, chemise blanche, cravate bleue ; à ses cotés, les quatre avocats de la défense.
Le procès s’ouvre avec la vérification de l’identité du présumé, des six témoins dont un à charge. Poursuivi pour attentat à la pudeur consommé avec violence, acte de pédophilie et entrave à l’émancipation d’une jeune fille, Romaric Vomitiadé ne se reconnaît pas dans les faits qui lui sont reprochés. La défense de l’accusé exige purement et simplement sa mise en liberté en brandissant l’hypothèse d’un dossier vide et monté de toutes pièces.
La défense de la partie civile représentée par un avocat a attesté que les faits reprochés au prévenu sont établis et demande le versement de la somme 20 millions F CFA à titre de dommages et intérêts.
Dans son réquisitoire le Procureur de la République, Ghislain Grézénguet, soutient la thèse de l’avocat de la partie civile. Le magistrat demande au tribunal de déclarer Romaric Vomitiadé coupable des faits qui lui sont reprochés. Le réquisitoire du procureur est tombé après des débats houleux et directs qui ont duré plus de 7 heures.
Le Président du Tribunal, Jules Gaveaux, a renvoyé la délibération du procès au 8 avril prochain. C’est la première fois que Romaric Vomitiadé comparait devant de le Tribunal de grande instance de Bangui. Les faits qui lui sont reprochés remontent au 25 janvier 2015, alors qu’en tant que ministre, il effectuait une mission de consultations à la base dans la sous préfecture de Yaloké.
Le procès de Romaric Vomitiadé s’inscrit dans le cadre de la lutte contre l’impunité et les violences sexuelles prônée par la communauté internationale et la Cour pénale internationale (CPI).
Les Etats Unis d’Amérique avaient allouer environ 15 milliards de F CFA au Programme des nations unies pour le développement (PNUD) pour appuyer deux projets de lutte contre l’impunité en République Centrafricaine, dont la lutte contre les violences sexuelles. L’information avait été publiée le 27 février dernier par David Brown, le chargé d’affaires à l’Ambassade des Etats-Unis lors de la visite à Bangui de deux membres du département d’Etat américain, Docteur Marc T. Hove, responsable du programme Afrique-Moyen Orient des droits de l’Homme et Mme Megan Anderson, responsable des droits de l’Homme, de la démocratie et du travail.