Les policiers ont levé ce mercredi les barricades érigées devant leur direction générale depuis le 11 avril dernier. Ils ont également procédé à la libération des locaux de leur Ministère de tutelle. La décision fait suite à l’interpellation, ce mardi, du ministre en charge de ce département, Nicaise Samedi Karnou, par les Conseillers nationaux de transition (parlementaires de transition).
La Commission défense et sécurité du Conseil national de transition (CNT) s’est rendue ce mercredi à la direction générale de la Police centrafricaine pour constater l’effectivité de la levée des barrières. « Les policiers qui étaient à l’écoute de ce qui s’est passé nous ont demandé de venir ce 29 avril puis qu’ils ont l’esprit apaisé, afin de constater leur joie par rapport au débat et ont accepté de libérer la voie qui a été barricadée, et ils nous ont demandé de passer ouvrir le bureau du ministre de la Sécurité publique », a souligné Kolostre Abdoulaye, vice-président de cette commission.
Les policiers, de leur côté, conditionnent la reprise effective du travail par la signature du décret portant Statut particulier. « Pour un premier pas, nous l’avons fait d’une manière humble vis-à-vis du gouvernement et nous remercions le CNT qui s’est évertué pour nous rassembler avant d’aller au Forum. Nous avons fait le nôtre, nous attendons du gouvernement le leur », a raconté Lucien Séré, porte parole du collectif des policiers.
« Si aujourd’hui, nos revendications sont résolues, à savoir la signature du décret d’application de notre Statut avec effet financier (…), en janvier 2016, le policier doit reprendre le travail sans condition, sans formalité », a rassuré le porte-parole du collectif.
Mardi, les Conseillers nationaux ont exigé du gouvernement la signature, dans un bref délai, du décret portant application du statut particulier des agents de la Police centrafricaine.
Les Conseillers Nationaux avaient interpellé le ministre Karnou sur la grève observée par les policiers depuis le 11 avril dernier, grève qui paralyse l’activité des différents services de ce département.
Sur la situation présentée par le ministre de la Sécurité publique, la présidente de la Commission défense et sécurité du parlement provisoire, Marie Agba-Otikpo, non convaincue, a reproché au chef du département de la Sécurité publique de refuser initialement de répondre à l’interpellation de sa commission. Elle a demandé au ministre Karnou de prendre à bras le corps les revendications des policiers.
Plus d’une vingtaine de parlementaires de la transition ont relevé dans leurs interventions la mauvaise gestion de la crise. Devant la gravité de la situation, ils ont exigé la signature du décret portant application du Statut particulier des policiers.
« Considérant la gravité de la situation, quand nous avons reçu la délégation de la Police, elle nous a dit des choses qui sont vraiment touchantes. On ne peux pas parler de manipulation politique. Tous les quatre corps de la Police centrafricaine ont parlé d’une même voix. Ils sont tous unanimes », a expliqué Clotaire Saulet Souroungba, membre de la Commission défense.
« Il est nécessaire que le CNT puisse rencontrer le Premier ministre ou Mme le Chef d’État pour que le décret d’application de la loi qui détermine le Statut particulier de la Police puisse etre signé, même si les effets financiers doivent intervenir le 1er janvier 2016 », a indiqué le commissaire à la défense et sécurité du parlement provisoire.
Les Conseillers nationaux ont aussi exigé du gouvernement l’abrogation des récents décrets portant nomination des hauts cadres de la Police centrafricaine. Nicaise Samedi Karnou promet d’inscrire ces observations au rang de ses priorités.
« J’ai résolu de voir le Premier ministre et la présidente afin de leur transmettre les recommandations des Conseillers nationaux pour que nous puissions trouver une solution d’apaisement », a affirmé le ministre Karnou.
Lors de la conférence de presse animée le 27 avril à Bangui, le gouvernement avait sommé les policiers de reprendre immédiatement le travail sous peine de sanctions de dernière rigueur.