Les membres des communautés musulmanes et non musulmanes ont procédé ce samedi aux travaux de nettoyage de la mosquée Al Farouk de Yapélé située dans le 2e arrondissement de Bangui, détruite pendant les évènements survenus en Centrafrique. Une activité initiée par l’Association des volontaires de la paix et du développement (AVOPAD).
Le coordonnateur de l’AVOPAD, Michel Roland Béndéré-Kava, justifie cette activité par le raffermissement de la cohésion sociale et la volonté des différentes communautés du quartiers à revivre ensemble.
« Dans le cadre de la cohésion sociale, l’ONG AVOPAD a sensibilisé la population du 2e arrondissement, celle de Yapélé et Bakongo, afin de réhabiliter le lieu de culte musulman du quartier qui est la mosquée Al Farouk de yapélé. Nous avons rendu le lieu propre. Nous n’avons pas l’appui d’un organisme. Je tiens à remercier M. Théophile Sonny Kolé qui a appuyé l’activité ».
Un acte qualifié de salutaire par la communauté musulmane du secteur. Soumaï Haroun habitait avant la crise le quartier Yapélé.
« Je jette des fleurs à tous ceux qui ont organisé cette opération de nettoyage de la mosquée de Yapélé. Je remercie tous nos frères chrétiens de Yapélé qui nous ont assisté lors de ce nettoyage. C’est un signe fraternel très remarquable, un signe de réconciliation. Si tous les chrétiens pouvaient réagir de la sorte, je crois qu’il n’y aura pas de problème entre musulman et chrétien »
Les travaux ont aussi vu la participation de certains éléments des Forces armées centrafricains (FACA) du secteur. Ces derniers ont invité la population à assurer désormais la sécurité de cette mosquée.
Par ailleurs, dans le nord du pays, c’est une nouvelle percée des hommes en arme.
Des hommes armés assimilés à des militaires tchadiens ont fait incursion vendredi 1er mai dans le village Bémbéré à une cinquantaine de kilomètres de Paoua. Selon les habitants, les assaillants, lourdement armés, ont terrorisé les villageois avant d’emporter au moins cinq motos, des bœufs et d’autres biens. Exaspérés, les villageois appellent les forces de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation de la Centrafrique, Minusca à les secourir.
« Les militaires tchadiens sont arrivés hier. Ils ont ramassé presque tous les bœufs. Cinq motocyclettes ont été également emportés. Vraiment, nous sommes dépassés. En cas d’attaque, nous sommes abandonnés à notre triste sort malgré l’appel aux forces étrangères. Ne sommes-nous pas des centrafricains ? », s’est plaint un habitant sous couvert de l’anonymat.
L’attaque du village Bémbéré intervient un jour après que la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation de la Centrafrique, Minusca, soit à sa pleine capacité opérationnelle dans le pays. Devant atteindre 12.000 hommes en pleine capacité opérationnelle, son mandat a été renouvelé pour un an par le conseil de sécurité de l’ONU jeudi 30 avril à travers la Résolution 2217, qui n’apporte aucun changement au premier mandat. L’annonce a été faite par Diane Corner, Représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations Unies pour la RCA, chargée des affaires politiques, au cours d’un point de presse à Bangui.
Dans un communiqué de presse publié le 30 avril 2015, les leaders de la plateforme religieuse (Mgr. Dieudonné Nzapalaïnga, Pasteur Nicolas Guérékoyamé-Gbangou et Imam Oumar Kobine Layama) exhortent les Centrafricains à consacrer la journée du dimanche 3 mai à la prière et au jeûne. L’appel des religieux est une invitation qui vise à relever le grand défi, à permettre aux Centrafricains de commencer les discussions dans un esprit apaisé.