La défense de l’ancien ministre, Abdou Karim Méckassoua constituée de trois avocats, Maîtres Arlette Sombo-Dibélé, Albert Panda et Mathias Morouba, met les bouchées doubles pour établir la vérité sur la confiscation du passeport de l’ancien ministre par la police des frontières de l’aéroport Bangui M’Poko.
« Le mardi 12 mai, son passeport a été confisqué par Mme le commissaire de l’aéroport Bangui M’Poko. Lorsqu’il s’est renseigné, on lui a dit que c’était le Procureur de la République qui avait intimé l’ordre. Il s’est rapproché le 15 mai du Procureur de la République en compagnie de Me Morouba. Et le Procureur leur a dit qu’il n’avait donné aucune consigne et qu’il n’avait pas de dossier contre notre client », a expliqué Me Arlette Sombo-Dibélé, avocat au Barreau de Centrafrique, qui s’est dite étonnée d’une procédure lancée contre son client.
« Ce 15 mai, à ma grande surprise par la voix de RNL, j’ai entendu qu’une procédure était engagée à l’encontre de M. Méckassoua et qu’il relevait de l’autorité judiciaire. (…) Nous disons vouloir reconquérir les droits fondamentaux qui font la base d’une société démocratique. Et en matière de justice, il y a le principe du contradictoire. Bien sûr que le ministère public instruit à charge ou à décharge, mais le justiciable a le droit d’être informé des griefs qui sont élevés en son encontre », a fait savoir l’avocate.
La défense de M. Méckassoua dénonce une violation dans le mécanisme mis en marche pour contraindre son client à rester à Bangui par rapport à l’esprit du dialogue inter-centrafricain. « Notre souci, c’est le caractère totalement arbitraire des pratiques que nous observons, alors qu’il y a l’esprit du Forum qui consiste en ce qu’il y ait une réconciliation entre les différents membres de la société centrafricaine », a-t-elle souligné.
« Nous estimons qu’étant donné que les principes démocratiques font état de la séparation de pouvoir, le ministère public ne peut pas être transformé en garçon de course de l’exécutif, parce qu’en droit, mêmes les gouvernants sont passibles de poursuite », a conclu Me Arlette Sombo-Dibélé.
L’avocate relève que le code pénal, en ces articles 336 à 338, instruit que les atteintes à la liberté constitutionnellement garantie d’aller et de venir peuvent être poursuivies lorsque le gouvernant pose un acte qui ne repose sur aucun texte législatif réglementaire, et c’est ce qu’on appelle « voie de fait ».
Ce mardi, l’ancien conseiller en matière du Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) à la Primature, Joachim Kokaté, a été également empêché en même temps que l’ancien ministre Abdou Karim Méckassoua de quitter le territoire national. Une source judiciaire a précisé vendredi à RNL qu’Abdoul Karim Méckassoua et Joachim Kokaté ont été empêchés de voyager suite à des soupçons d’instigation aux troubles qui pèsent sur eux. La justice déterminera la suite a conclut cette source.