Un jeune homme d’une trentaine d’années, soupçonné d’avoir volé un panneau solaire a été tué après être passé à tabac par certains de ses pairs. Les faits se sont déroulés entre lundi et mardi dans la commune de Mboki, localité située à 75 Kilomètres de Obo sur l’axe Zémio dans la préfecture du Haut M’bomou au sud-est de la Centrafrique.
Selon les informations, Eugène qui s’est converti à l’Islam, a été suspecté de voler un panneau solaire appartenant à un opérateur économique de la région. Il a été arrêté le lundi 8 juin suite à une enquête menée par les proches du commerçant. Ils l’ont ligoté avant de le conduire chez un chef de quartier nouvellement élu.
Les tortures se sont enchainées le jour de son arrestation jusqu’à ce que mort s’en suive mardi. La tension est montée entre les membres de sa communauté musulmane, qui ont refusé d’organiser ses obsèques. La dépouille a eu droit à une inhumation grâce à la présidente de délégation spéciale de la commune de Mboki.
Les présumés auteurs de l’acte et le chef du quartier nouvellement élu ont été interpellés et gardés à vue à la Gendarmerie de Mboki pour nécessités d’enquête.
Réactions
L’Association Centrafricaine pour l’Abolition de la Torture (ACAT) est montée au créneau pour dénoncer cet acte. Elle estime que la justice populaire ne doit pas se substituer à la vraie justice. Selon Maître Guy Dangavo, l’acte est honteux, « Je pense que c’est un acte ignoble. La République Centrafricaine est respectueuse des lois et je pense que les auteurs de cet acte doivent être arrêtés et poursuivis, parce que force reste à la loi ».
Cet énième cas de justice populaire relance la question de « l’impunité zéro » qui signifie une complaisance zéro prônée par les Nations Unies.
Déjà le 3 juin dernier, la Présidente de la transition, Catherine Samba Panza a promulgué la loi organique portant création, organisation et fonctionnement de la Cour Pénale Spéciale (CPS) de la République Centrafricaine.
La CPS est compétente pour enquêter, instruire et juger les violations graves des droits humains et les violations graves du droit international humanitaire commis sur le territoire centrafricain depuis le 1er janvier 2003.