La Radio nationale centrafricaine a été la cible d’une attaque d’hommes armés non encore identifiés aux environs de 2 heures 30 du matin ce mercredi. Des hommes en treillis ont défoncé la porte principale et n’ont pas accédé au studio.
Tout s’est passé dans la discrétion totale a souligné Eloi Bellonghot, le directeur de la Radio nationale. « Il n’y a eu de coup de feu tiré au niveau de la radio. Ils ont forcé et brisé l’entrée de la radio, mais n’ont pas réussi à pénétrer au niveau du studio », affirmant tout ignorer sur les motivations des assaillants.
« C’était aux environs de 2 heures du matin qu’ils sont arrivés. Ils ont rencontré les deux éléments de la gendarmerie en poste à l’entrée qui ont tenté de résister. Malheureusement le surnombre a fait qu’ils se sont retirés. C’est plus d’une dizaine d’après la description qui en a été faite, s’ils ont réussi presque à entourer la radio, ça veut dire qu’ils étaient nombreux. Ils n’ont pas réussi à atteindre le studio mais ils ont cassé l’entrée principale de la radio, la régie également », a expliqué Eloi Bellonghot.
Des enquêtes ont été ouvertes par l’Eumam, forces militaires conseillers de l’Union européenne déployée en République Centrafricaine ainsi que la gendarmerie nationale.
Le directeur général de la Radio souhaite que le gouvernement concentre l’essentiel du dispositif sécuritaire pour la protection de cette institution étatique. « L’enquête qui a été lancée va déterminer le reste. Quand on a parlé de dix personnes qui sont venues, certainement les gens ont étudié le terrain. Ils savent qu’on a un effectif réduit. S’il y a arsenal assez adéquat et s’il y a un effectif assez important, que les gens ne pourront même pas oser rentrer à la radio », a déploré Mr Bellonghot.
Selon les informations recueillies sur place, aucun matériel informatique n’a été emporté par les assaillants. Un gendarme à proximité, qui a voulu trouver refuge, s’est cassé l’avant-bras et a été conduit dans une formation sanitaire de la place.
Certaines sources proches de la gendarmerie nationale réfutent l’hypothèse de vol à mains armées ou encore de pur sabotage de l’institution, mettant en exergue une tentative manquée de faire une déclaration politique.
Les mêmes sources indiquent que les agresseurs auraient passé par dessus la clôture de la station. Des échanges verbaux suivis de menaces ont eu lieu entre les gendarmes en faction et les assaillants. La riposte à la grenade d’un des gendarmes les a mis en débandade.
Rejetant l’hypothèse que les assaillants seraient venus de la République démocratique du Congo, le coup aurait été préparé à Bangui de longue date, vu le mode opératoire de l’attaque, à en croire les sources de la gendarmerie.