Des hommes armés non identifiés ont fait irruption dans la nuit de lundi à mardi aux environs de 2 heures au domicile d’un gendarme domicilié au quartier Galabadja-sinistré secteur -Guimowara dans le 8ème Arrondissement de Bangui.
Il s’agit en fait de la famille du gendarme en poste à la COLALU (Aluminium de Centrafrique) qui, lors de l’attaque de la Radio nationale dans la nuit du mardi 7 juillet 2015, avait réussi à faire exploser une grenade qui a mis en débandade les assaillants.
Ces hommes armés non identifiés ont fouillé à fond le domicile dudit gendarme, tout en proférant des menaces aux membres de sa famille avant d’emporter une somme d’argent. « A 2 heures du matin, j’ai entendu des gens appelés mon mari CB. Je pensais que c’était les parents proches qui voulaient le voir. Dès que je suis sorti, l’un d’eux m’a poussée tout en me demandant où se trouve mon mari. Je leur ai dit qu’il n’est pas à la maison, c’est alors qu’ils m’ont frappé m’accusant de vouloir le cacher. Ils sont rentrés et ont fouillé la maison me demandant s’il y avait de l’arme, mais il n’y en avait pas », a confié sous le couvert de l’anonymat l’épouse du gendarme.
« Sécurité de ma famille »
« Ensuite, ils se sont rendus dans ma chambre, celle des enfants. Leur chef m’a crié dessus demandant à ce que je leur remette les 300.000 Fcfa que le ministre a remis à mon mari.Je ne sais pas si mon mari a reçu quelque chose mais je pense qu’il n’a rien reçu. Ils ont seulement trouvé la somme de 90.000 Fcfa pour l’alimentation de la famille. A leur sortie, l’un d’eux voulait coucher avec moi quand son chef l’a rappelé à l’ordre. Je demande aux autorités de la Gendarmerie ainsi que la Présidente de la Transition d’assurer la sécurité de mon mari ainsi que celle de ma famille », a-t-elle ajouté.
La famille de cet élément de la gendarmerie centrafricaine estime que c’est l’acte de bravoure de leur fils lors de l’attaque de la Radio Nationale qui est à l’origine de la visite nocturne de ces hommes armés.
La mère du gendarme qui requiert elle aussi l’anonymat, demande aux autorités du pays de tout mettre en œuvre pour protéger sa famille du danger qu’elle affronte en ce moment.
« Quand je suis sortie de la maison, j’ai trouvé ma belle-fille toute nue car elle a été déshabillée par les assaillants qui venaient chercher mon fils. Je les ai entendus l’appeler CB en lui demandant de sortir ici se battre avec eux car à la radio nationale, il s’est battu contre eux et ils n’ont pu lui rendre la monnaie. Ils sont venus pour le match retour, qu’il sorte. Je demande aux autorités de la République de nous sécuriser car nous sommes en danger ».
L’attaque perpétrée par un groupe de personnes armées contre la radio nationale le mardi 7 juillet 2015 avait été condamnée par le réseau des organisations des droits de l’homme en RCA. Me Mathias Barthélemy Morouba, coordonnateur national adjoint du Réseau des ONG des droits de l’Homme avait interpellé les autorités centrafricaines sur la nécessité de protéger la Radio Centrafrique au même titre que les autres institutions de l’État.
Le magistrat Dominique Saïd-Paguindji, Procureur Général près la Cour d’Appel de Bangui, avait annoncé le 08 juillet 2015, l’ouverture d’une enquête aux fins d’identifier les auteurs présumés de cet acte.