L’enregistrement des électeurs connaît un coup d’arrêt dans la Capitale centrafricaine ainsi que dans certaines villes de provinces. A quatre jours de la fin de l’opération d’enrôlement des électeurs, les agents recenseurs de la Capitale sont entrés en grève pour réclamer de l’Autorité Nationale des Élections (ANE), le versement de leurs indemnités alors que les mêmes problèmes se posent dans les provinces.
Une situation qui paralyse depuis vendredi les activités du recensement électoral aussi bien à Bangui qu’à Bégoua dans l’Ombella-M’Poko même si dans cette commune, les activités ont repris ce samedi matin.
En cause, le non versement par l’ANE des deux mois d’indemnités dus aux agents recenseurs qui entendent, par cet arrêt de travail, pousser l’organisation technique en charge du processus électoral à remplir sa part de contrat. « Nous comptons exprimer notre mécontentement vis-à-vis du traitement que l’ANE réserve depuis le début aux 56 membres de ses démembrements. Nous n’avions rien reçu depuis le début jusqu’à ce jour, aucune indemnité de la part de l’ANE depuis deux mois que nous travaillons. Des différentes rencontres avec le président national de l’ANE, nous n’avions reçu que des promesses qui, à ce jour, ne restent que des promesses », a déclaré un membre du démembrement de l’ANE. Ce samedi matin, les opérations d’enrôlement sont toujours plombées alors qu’elles sont censées prendre fin le 27 juillet 2015.
Dans la Lobaye, les opérations électorales sont lancées dans les 19 centres depuis mardi dernier, mais les agents recenseurs se plaignent du non paiement à ce jour, de leurs frais de formation. « Nous n’avions pas perçu les frais de formation et perdiems depuis que nous avions commencé les opérations d’enregistrement des électeurs », déplorent les agents recenseurs de Mbaïki. Ils lancent ainsi un ultimatum de 72 heures au PNUD ainsi qu’à l’ANE pour leur permettre de régulariser d’ici là leur situation de travail au risque d’arrêter les opérations d’enrôlement. A cela, il faut ajouter la crainte des chefs de groupe et chefs de quartier de Mbaïki qui dénoncent le manque de leur prise en charge.
Cependant à Ngaoundaye dans la préfecture de l’Ouham Péndé (nord du pays), le manque d’appui financier, des fiches d’enregistrement et la réduction des centres de recensement sont les principales causes du dysfonctionnement constaté dans les opérations de recensement électoral.
« Malgré le fait que les agents recenseurs n’ont pas eu les moyens financiers pour se payer le transport afin de se rendre dans les villages pour enregistrer les électeurs, ils arrivent quand même à faire le travail. Cependant, il se pose un problème de fiches d’enregistrement. Les populations viennent massivement se faire enregistrer mais il n’y a plus de fiches », déclare l’abbé Bernard DILLA, Curé de la paroisse de Ngaoundaye.
Ce dernier ajoute par ailleurs que « les responsables de la cartographie qui ont sillonné la zone avec les autorités locales ont tout simplement supprimé certains bureaux de recensement pour des raisons qu’ils ignorent ».
Une situation pour laquelle l’ANE ne s’est pas encore prononcée. Toutefois, les opérations d’enrôlement des électeurs dans la Capitale sont censées prendre fin ce lundi, 27 juillet 2015 alors qu’elles débutent à peine dans certaines préfectures de la RCA. Cette situation aura-t-elle une incidence sur la suite des opérations ? Question qui reste posée.