Alors que l’Autorité Nationale des Elections (ANE), a lancé depuis un mois le processus d’enrôlement des électeurs en vue des élections présidentielle et législatives, l’UNAREM (Union Nationale pour la Renaissance et l’Émancipation), estime que « le processus en cours n’a pas sa raison d’être ». Une position exprimée par Me Ignace Ounda-Meybi, président dudit parti.
Pour ce dernier, l’instabilité dans laquelle se trouve la République et et le manque de structures étatiques digne d’un Etat, ne permettent pas d’aller aux élections.
« Comment concevoir des élections libres, démocratiques et transparentes dans un pays qui n’a ni force de défense et de sécurité structurée, ni administration fonctionnelle et efficace ? Comment aller à des élections dans un pays qui est totalement déliquescent ? Un pays sillonné encore par des groupes armés ?», s’interroge le président de l’Unarem.
Ce dernier ajoute par ailleurs que « ce processus électoral n’a pas lieu d’être parce que c’est à mon avis, un piège qu’on prépare aux centrafricains. On veut nous piéger pour mieux nous dépouiller. Il s’agit là d’une grave erreur et j’ai foi en la sagesse du peuple centrafricain qui ne laissera pas faire ».
Plaidant pour une prise de conscience nationale, Me Ignace Ounda-Meybi demande aux Centrafricains de se concerter, de prendre le devant des choses et de se faire accompagner ensuite par la communauté internationale. « On nous dit que ceux qui paient commandent. Parce que la communauté internationale et certains pays sont intervenus pour nous aider, alors ce sont ceux-là qui paient qui doivent commander. Je crois que la destinée du peuple centrafricain dépend de lui-même, qu’on nous aide – nous en prenons acte et nous disons merci. Ce n’est pas pour cela que nous devons nous laisser conduire dans un précipice », mentionne l’avocat.
Le président de l’Unarem estime dans le contexte actuel que : « Les élections aujourd’hui, c’est totalement illusoire, ce ne sont pas ces élections qui vont nous sortir de la terre, au contraire nous risquons d’aller vers des lendemains qui déchantent ».
A ce propos, Archimède Youwele-Oguéré, rapporteur général du démembrement de l’ANE de Bimbo s’inquiète de certains dysfonctionnements observés dans le processus. « Nous constatons que certains de nos candidats électeurs continuent de se faire enregistrer dans Bangui. Par exemple au niveau de Bimbo 3 au centre d’enregistrement situé à l’église apostolique Guitangola 4, ces candidats électeurs se font enregistrer au niveau de l’école Nzangoyan, À Mandja Mboko, au niveau du quartier Cité Élevage et au village Kpata, les habitants se font enregistrer dans le 7ème arrondissement principalement à Sao. A Bimbo 4, les populations de la Cité Dameca et du quartier Ali se font enregistrer à l’école Koudoukou ». Une pratique qui risquerait d’augmenter sensiblement le nombre d’électeurs et donc faciliter la fraude électorale.
« Ce qui est important de noter, c’est que ces candidats électeurs n’ont besoin seulement que des cartes d’électeurs mais ils n’ont pas vu l’aspect incident. Parce que dans ces circonscriptions électorales, nous n’aurons qu’à élire un chef d’État mais s’agissant des députés qui vont les représenter valablement à l’Assemblée nationale, cela va poser problème », a noté Archimède Youwele-Oguéré .
Selon le chronogramme électoral rendu public par l’Autorité Nationale des Elections (ANE), le premier tour des élections présidentielle et législatives est prévue le 18 octobre 2015 même si l’enrôlement des électeurs – étape primordiale dudit processus évolue de prolongement en prolongement dans la Capitale et qu’il tarde à commencer dans plusieurs villes de provinces.