Un convoi en provenance de Garoua-Boulaï pour la Capitale centrafricaine a encore été attaquée ce mercredi, 29 juillet 2015 après les violents combats qui ont opposé la veille, les éléments bangladais de la Minusca à des hommes armés non identifiés à 15 Km de Béloko faisant deux blessés dont un camionneur.
L’attaque du mardi, 28 juillet 2015 a, elle aussi fait deux blessés dont un grièvement dans les rangs des soldats bangladais de la Minusca chargés de l’escorte des convois en direction du Cameroun. Les éléments de la force onusienne blessés ont automatiquement été rapatriés sur Bangui dans la même journée d’hier à bord d’un hélicoptère de la Minusca.
Sous couvert de l’anonymat, un habitant de Beloko explique « les convois qui ont quitté Bangui pour Garoua-Boulaï le samedi dernier sont tombés hier dans une embuscade à 18 Km de Beloko. Un hélicoptère de la Minusca est arrivé dans la zone pour rapatrier à Bangui, les militaires du contingent bangladais de la Minusca qui sont blessés dans les combats d’hier. Cependant, le convoi en provenance du Cameroun a lui aussi quitté Garoua-Boulï pour Bangui », ajoutant par ailleurs qu’une accalmie encore précaire règne ce mercredi, 29 juillet 2015 dans cette région centrafricaine frontalière du Cameroun.
Ce mercredi, 29 juillet 2015, le convoi qui a quitté Bangui samedi dernier pour le Cameroun a finalement traversé la frontière alors que les convois en direction de Bangui ont fait le chemin inverse.
La Minusca visée
Du côté de la Minusca dont les éléments ont été blessés lors de cette attaque, le colonel Adolphe Manirakiza, porte parole militaire de la Minusca précise que ce n’est pas le convoi qui a subi des tirs mais des éléments de la Minusca – en patrouille qui ont été visés : « Effectivement il y a des casques bleus en patrouille qui ont été attaqués. Mais ce qu’il faut savoir, c’est que parmi les mesures qu’on a prises, avant le départ de tout convoi, on envoie une équipe de notre patrouille s’assurer s’il n’y a pas de points qui cachent quelques bandits armés qui s’apprêtent à attaquer les convois et c’est sur cette patrouille que les malfaiteurs ont tiré mais pas sur le convoi en soi ».
Colonel Adolphe Manirakizi rappelle que des garanties de sécurité ont été données aux transporteurs en grève avant que le convoi ne quitte Bangui pour le Cameroun : « Nous avons pris des mesures rassurantes sur la route principale N°1 et les camionneurs qui ont menacé de cesser tout trafic sur le tronçon ont été convaincus des mesures de sécurité qui ont été prises », explique-t-il.
Problème diplomatique
Alors que les transporteurs centrafricains reprennent les activités sur cet axe stratégique pour l’économie aussi bien centrafricaine que camerounaise, les transporteurs camerounais ont – eux décidé de procéder à compter de ce 29 juillet 2015, à un blocus du corridor Douala-Bangui suite à une attaque rebelle dans les environs de Beloko en territoire centrafricain et qui a officiellement fait 4 morts et 11 blessés. Cette information a été rendue publique par le ministre camerounais des Transports, Robert Nkili, à la suite d’une réunion avec le Syndicat des chauffeurs professionnels du Cameroun.
Conscients du fait que la sécurité des transporteurs est plus qu’un problème de sécurité mais bien un problème diplomatique, les camionneurs camerounais exigent avant toute reprise d’activités « des garanties de sécurité » de la part du gouvernement camerounais et « l’activation de l’action gouvernementale, côté centrafricain, aux fins de la mise en place d’un cadre de concertation au plus haut sommet du Cameroun et de la RCA, avec l’implication de la Minusca ».
Un mini sommet Centrafrique-Cameroun-Minusca – à la demande des autorités camerounaises pourrait se tenir mi-août sur cette question d’insécurité sur le corridor Bangui-Douala.