Un calme encore précaire règne dans le 3ème arrondissement de Bangui notamment au KM5 où des tirs à l’arme lourde et légère ont de nouveau retenti ce matin dans le secteur, plongeant à nouveau les habitants dans la psychose. La Mission multidimensionnelle des Nations unies en Centrafrique Minusca, qui a perdu un homme dans les combats, affirme poursuivre la traque de Haroun Gaye, chef de fil de cette milice aujourd’hui recherché par la justice centrafricaine.
« Nous avions envoyé les casques bleus poursuivre leur mission. Il y a eu des tirs dans la matinée mais au moment où je vous parle, les tirs et les grenades ont cessé. Les principales artères qui étaient barricadées sont en voie d’être dégagées. Au niveau de la Minusca, nous pouvons dire que la situation est en train de s’améliorer et nous espérons qu’elle ira beaucoup mieux », a déclaré Hamadoun Touré, porte parole de la Minusca.
Quant au bilan des violences, Hamadoun Touré précise « qu’un élément camerounais de la Minusca a été tué et 8 autres ont été blessés ». Toutefois, renchérit le porte parole de la Minusca, « Tous les casques bleus sont mobilisés pour assurer une forte présence dans le secteur du 3ème arrondissement, afin de protéger les populations ».
Conséquence de ce regain de tension dans le 3ème arrondissement ce lundi, une personne aurait été tuée, une dizaine de femmes et d’enfants selon des informations recueillies par Radio Ndeke Luka seraient touchés par des gaz lacrymogènes.
« Depuis ce matin, les forces onusiennes sont venues enlevées les barrières devant la mosquée en faisant usage des gaz lacrymogènes. Une dizaine de femmes et d’enfants qui ne supportent pas les effets des gaz sont actuellement au niveau de la Croix rouge. D’autres ont quitté le site pour se rendre au fond du quartier. Nous demandons au gouvernement d’ordonner aux éléments de la Minusca d’arrêter les violences pour ouvrir des discussions avec ceux qui ont érigé les barrières », a souhaité Mahamat Nasser, représentant de la jeunesse du site de la mosquée centrale.
Au sujet de la tension qui prévaut toujours au km5, Abdoulaye Hissène, le vice-président du Rassemblement Patriotique pour le Renouveau de Centrafrique (RPRC) estime, pour sa , que la Minusca a procédé à un désarmement erroné du fait que les conditions du DDR n’ont pas été respectées par cette institution onusienne. « Quand nous avions signé cet accord, il n’y avait pas ce qu’on appelle pré DDR. L’accord que tous les groupes rebelles ont signé et paraphé par le gouvernement et la communauté internationale s’appelle désarmement. Si aujourd’hui les responsables ne veulent pas que ces gens là soient désarmés, nous ne sommes pas responsables. Ils nous ont fait savoir qu’ils vont faire un pré DDR. On a aussi appris que l’Angola a donné 3 millions de dollars pour ce pré DDR, où est l’argent ? Pourquoi n’attend-on pas l’organisation du désarmement ? », s’est-il interrogé.
Le désarmement, conclut Abdoulaye Hissène « est un processus qui a ses règles, ce qu’à fait la Minusca au KM5 n’est pas un désarmement. Les gens sont partis expressément au KM 5 parce qu’il y a un calme et comme nous tendons vers les élections, ils ne veulent pas que ces élections aient lieu. Il y a des gens qui veulent à ce que l’insécurité persiste afin qu’ils gagnent. Cette insécurité est souhaitée ».
Des violents affrontements ont opposé ce week-end au KM5 dans le 3ème arrondissement de Bangui, un groupe armé à des éléments de la Minusca qui ont voulu procédé à l’arrestation de Haroun Gaye, chef d’une milice dans ledit arrondissement. Le bilan provisoire des heurts fait état d’au moins 5 morts dont un casque-bleu de la Minusca.