Le gouvernement centrafricain sollicite la contribution de la société civile pour la gouvernance forestière dans le pays afin d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur le rapport produit par l’ONG Global Witness qualifiant le bois centrafricain de « bois de sang » ayant servi à financer la guerre dans le pays.
Les acteurs de la société civile estiment qu’un comité d’investigation sur la gestion des ressources forestières en Centrafrique devra préalablement être mis en place afin de faire la lumière sur cette question. « Il appartient à l’État d’entrevoir la possibilité de mettre en place un comité en urgence pour investiguer afin de voir effectivement sur la véracité du dit rapport », a déclaré Patrice Passe-Sanand, coordonnateur de la Plate-forme pour la Gestion Durable des Ressources Naturelles et de l’Environnement (GDRNE).
La société civile, renchérit Patrice Passe-Sanand, « doit aussi mettre en place un comité de réflexion pour faire la lumière sur le rapport publié par Global Witness. Concrètement, il est ici question de descendre sur le terrain, rechercher les informations et essayer de faire la confrontation avec le rapport publié par Global Witness ».
Une telle démarche gagnerait en crédibilité, a ajouté le coordonnateur de la GDRNE qui invite le gouvernement centrafricain à publier le rapport qu’il détient sur cette affaire pour une meilleure confrontation entre les deux. « La société civile centrafricaine sur la gouvernance forestière ne peut se prononcer que si l’État publie le rapport qu’il détient, qu’il le mette à sa disposition ; qu’elle puisse apprécier les 11 points contradictoires qui ont été relevés par l’administration ».
Dans un rapport publié le 15 juillet 2015 et couvrant la période allant du mois d’avril 2013 à janvier 2014, l’ONG britannique Global Witness a qualifié le bois centrafricain de « Bois de sang ». Une mauvaise publicité pour le gouvernement centrafricain qui, à travers Charlotte Isabelle Gaudeuille, ministre centrafricaine des Eaux, Forêts, Chasse et Pêche avait automatiquement réagi pour dénoncer ce rapport.
« Nous ne comprenons pas pourquoi Global Witness veut décourager le commerce du bois centrafricain alors que des efforts sont fournis par le régime de la transition pour corriger les forfaits des rebelles de l’ex-coalition Séléka, au pouvoir de mars 2013 à janvier 2014 et qui n’avaient pas directement participé à l’exploitation du bois », avait-elle déclaré avant de préciser que « le comité a déniché d’importantes contradictions sinon irrégularités dans le rapport de Global Witness ».