La grève illimitée déclenchée par les transporteurs camerounais depuis le 31 juillet 2015 paralysent les activités sur la route nationale n°1 qui mènent au Cameroun. Ces transporteurs camerounais dénoncent la persistance de l’insécurité sur le corridor Bangui-Garoua-Mboulaï.
Une situation qui a des conséquences directes sur le commerce à Bangui avec la hausse des prix de certains produits de première nécessité.
« Si vous voyez bien, les impacts commencent déjà à se faire sentir. Observer seulement la devanture du BARC (Bureau d’Affrètement Routier Centrafricain), les jeunes qui ont l’habitude de vendre des produits ici n’ont plus de quoi à mettre sur le marché, il faut que le gouvernement dialogue avec les transporteurs camerounais pour une reprise», a souhaité un jeune commerçant rencontré sur les lieux. Un autre, vendeur d’oignon renchérit « C’est très difficile pour nous en ce moment par le simple fait que les convois n’arrivent pas. Nous n’avions pas des produits à acheter afin de desservir le marché local ».
Tous se tournent vers le gouvernement centrafricain qui, disent-ils devra « tout mettre en œuvre pour trouver une solution à cette situation ».
Du côté centrafricain, le Syndicat des transporteurs centrafricains et les responsables du ministère des transports soutiennent avoir entamé des discussions avec le syndicat des transporteurs camerounais afin de décanter cette situation.
Le 29 juillet 2015, les transporteurs camerounais avaient décidé de procéder à un blocus du corridor Douala-Bangui pour exiger du gouvernement camerounais, « des garanties de sécurité et l’activation de l’action gouvernementale, côté centrafricain, aux fins de la mise en place d’un cadre de concertation au plus haut sommet du Cameroun et de la RCA, avec l’implication de la Minusca », afin de mettre un terme aux multiples attaques rebelles sur ce corridor.
Malgré les assurances de sécurité donnée par la Minusca qui, selon le colonel Adolphe Manirakiza, porte parole militaire de l’institution onusienne « envoie toujours une équipe de patrouille pour sécuriser l’axe… », l’insécurité attribuée aux éléments du groupe rebelle du Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC) de Martin Koumtamadji alias Abdoulaye Miskine sur ce corridor est toujours de mise.
Le 19 juillet dernier, le Maire, le Sous préfet ainsi qu’un pasteur de Baboua ont été enlevés par ce groupe qui est aujourd’hui en négociation avec le gouvernement centrafricain selon les informations fournies par le ministre Saïd Dominique Paguindji, de la sécurité publique et porte parole du gouvernement centrafricain.