Cinq jours après les affrontements inter-communautaires qui ont fait plus d’une douzaine de victimes, plusieurs blessés dont deux humanitaires du CICR (Comité International de la Croix Rouge), un calme précaire règne à Bambari, ville encore paralysée et vidée d’une bonne partie de sa population.
Selon les informations reçues ce matin, plusieurs centaines de personnes ont regagné les 4 anciens sites des déplacées de ladite ville afin de se mettre à l’abri d’autres représailles. Toutefois, en cette matinée du 24 août 2015, la tension a baissé et ce, sans un consensus entre les belligérants. Les barricades érigées par une partie de la population au quartier Kidikra sont, selon certaines sources, « totalement démantelées par les soldats de la Minusca appuyés par les éléments de l’UPC », précisant par la même occasion que « les éléments de l’UPC, ex seleka sont très visibles dans ce quartier sinon une partie de la ville ».
Ce que dénonce les responsables Antibalakas de Bambari qui y voient une sorte de « parti pris » des soldats de la Minusca. Marcellin Orobo, porte parole des anti balaka de ladite ville explique : « nous avons donné consigne de ne pas toucher à la Minusca. On s’est retiré leur laissant la possibilité de faire cette opération mais ce qui est étonnant, c’est que l’équipe de la Minusca est mélangée avec celles de Ndarassa, une force non conventionnelle, ce qui nous inquiète ».
Du côté de l’UPC, le colonel Daouda renchérit que l’UPC « est une force conventionnelle envoyée à Bambari en tant que commandement de la 5ème région militaire de la République Centrafricaine par un décret présidentiel ».
Même si la réaction du gouvernement centrafricain est toujours attendue depuis le déclenchement de cette crise, les responsables de la Minusca, accusés de « partie pris », déclarent avoir envoyé une mission à Bambari et qu’ils réagiront à leur retour.
Du côté du CNT – le parlement provisoire, le président de cette institution, Ferdinand Alexandre Nguendet – lui-même originaire de Bambari, est sorti de sa réserve : « Devant la gravité des faits, le Conseil national de transition dénonce cette violence aux relents communautaires et appelle les populations de Bambari au calme ».
« …rien, absolument rien ne peut justifier de tels actes de violences dans un contexte où le peuple centrafricain tout entier aspire à la paix et à la réconciliation entre les communautés », a par ailleurs ajouté Alexandre Ferdinand Nguendet.
C’est depuis le 20 août 2015 que la Capitale de la Ouaka est secouée par des scènes de violences après l’assassinat sur l’axe Bambari-Simbolo d’un jeune musulman par des individus armés assimilés aux anti-balaka. Une situation qui a mis le feu aux poudres faisant une douzaine de personnes, tuées ainsi que plusieurs autres blessés.