La viande de bœufs est à nouveau rare sur les marchés de la Capitale centrafricaine. Conséquence de cette nouvelle crise qui a secoué Bangui et qui s’ajoute aux difficultés d’ordre sécuritaire le long des axes qui mènent de Bangui vers les villes de l’intérieur pourvoyeuses des bœufs. Une situation dénoncée par le Collectif des bouchers centrafricains qui appelle le gouvernement et la Minusca à l’aide.
« Il n’y a pas de marché à bétail proche de Bangui. Nos frères se donnent la peine d’effectuer le déplacement dans l’arrière pays avec tous les risques pour se procurer les bœufs. Quand ils en trouvent, ils sont aussi confrontés à ces forces nuisibles qu’il s’agisse des antibalaka ou seleka qui les empêchent de circuler librement »,déclare Moise Edmond Houlzia président du Collectif des bouchers centrafricains. Il demande par ailleurs au gouvernement de tout mettre en œuvre afin « d’assurer l’escorte des bœufs depuis l’arrière pays jusque dans la Capitale comme cela se fait déjà pour les marchandises en provenance du Cameroun ».
Plusieurs barrières illégales sont ainsi érigées sur les axes par les groupes armés (Antibalaka et Seleka) qui exigent de l’argent à chaque passage des véhicules. Mis au parfum de cette nouvelle donne, le gouvernement centrafricain promet des réponses urgentes pour mettre fin aux difficultés rencontrées par ces compatriotes.
« Les plaintes de nos compatriotes bouchers sont fondées. En ce moment, tous les axes connaissent une recrudescence d’insécurité. Surtout l’axe qui mène de Bangui à Bambari et Kaga-Bandoro, les principaux axes de ravitaillement de la Capitale », explique le ministre délégué à l’élevage. Mahamat Taib Yacoub rassure par ailleurs que le gouvernement est déjà en négociation avancée avec les forces internationales qui assuraient déjà l’escorte des bœufs de l’arrière pays vers la Capitale. « Je crois que quelque chose sera fait dans les jours à venir pour mettre fin à cette difficulté de nos compatriotes bouchers afin de leur donner la possibilité de continuer à ravitailler Bangui en viande de bœufs ».
Sur le marché, les prix ont flambé et un bœuf qui se vendait à 250 ou 300.000 Fcfa se négocie aujourd’hui à plus de 500.000 Fcfa. Cette rareté de viande sur le marché centrafricain oblige, selon certaines informations recueillies, les grandes alimentations et autres hôtels à proposer souvent le double du prix initial pour pouvoir se procurer les bœufs au détriment des petits détaillants.