La concertation du Chef d’État de Transition, Catherine Samba Panza, avec les forces vives de la nation se poursuit encore ce lundi 19 octobre à Bangui. Censée prendre fin vendredi dernier, le calendrier de ces pourparlers a été prolongé jusqu’à la fin de cette semaine.
Ce lundi, Catherine Samba Panza a échangé avec une quinzaine de représentants du »Rassemblement Centrafricain pour une Union Sacrée ». Le programme prévoit dans l’après midi une rencontre avec la plate-forme »Sauvons le Centrafrique ».
Déjà, la concertation élargie des plates-formes, partis, associations politiques et personnalités politiques indépendantes pose des conditions sine-qua-none à sa participation à cette concertation.
Selon Gina Sanzé, membre de la Concertation élargie des partis, plate-formes et personnalités politiques indépendantes, cette concertation politique est prête pour prendre part à cette rencontre, seulement elle pose une condition.
Dans une correspondance adressée dimanche au ministre conseiller, porte parole de la Présidence de la République, cette plate-forme élargie a rappelé les conditions de sa participation éventuelle à la rencontre entre le Chef d’Etat de transition et les forces vives de la nation. Des conditions réitérées dans une interview accordée ce lundi à Radio Ndeke Luka.
« Hier dans une correspondance qui a été déposée à Mr. le ministre, nous réitérons notre disponibilité pour participer sans délai à cette concertation mais à une seule condition, que ce soit une vraie concertation. Comme nous l’avons dit au départ, que ce soit une concertation inclusive contradictoire ».
Gina Sanzé, qui a engagé la responsabilité de l’organisation politique, n’est pas pour autant partante pour des consultations. « Mais tel que c’est fait, pour nous, c’est rester comme des consultations. Et nous ne sommes pas d’accord », a-t-elle indiqué. Car, « (…) à l’heure actuelle, on a besoin de réelle concertation pour pouvoir résoudre de manière définitive les problèmes auxquels nous sommes confrontés ».
Concertation : position tranchée du ROSELEP-FC
De son côté, le Réseau de soutien au leadership politique des femmes centrafricaines (ROSELEP-FC) fustige la concertation initiée par le Chef d’État de Transition Samba Panza.
Pour Maître Arlette Sombo Diberet, coordonnatrice adjointe du ROSELEP-FC et présidente de la commission droit des femmes basé sur le genre, accès à la justice, ces échanges n’ont rien de concret. Mme Catherine Samba Panza n’a fait qu’un mini-bilan de la gestion de sa transition et que les vraies préoccupations de la population ont été élaguées.
« Le mini forum auquel nous assistons ne nous mènera nulle part dès lors que les partis et associations politiques ont refusé de participer à ce qui, à leurs yeux, n’est qu’une mascarade dont il ne sortira aucune solution viable », a expliqué Maître Sombo Diberet.
Elle a également souligné que le mal centrafricain vient de loin, « Nous étions encore dans la salle de cinéma de la Présidence en train de concerter que le Camp des Castors était une fois de plus mis à feu. Il y a un problème, et ce problème date de longtemps. Il y a eu Fatima I, Fatima II, Pétévo. Il y a eu Bazanga, Castors et encore Castors ».
L’avocate a trouvé que « La concertation dont le RESOLEP-FC parle est réellement la possibilité donnée à tous les participants de la vie politique, sociale et économique du pays de donner chacun sa position par rapport à ce que la population vit et ce que la population désire. Je ne pense pas que le désir de la population était un mini forum bis où les personnalités aussi louables soient-elles, viennent écouter le Chef d’État de Transition faire pratiquement un mini bilan de son pouvoir de Transition ».
Le défenseur des droits de l’Homme a rappelé que des promesses faites par le Chef d’Etat de Transition et visant le désarmement des milices armées n’ont pas été tenues. « A faire des promesses et à ne pas les tenir, vous perdez toute crédibilité », a mentionné Maître Arlette Sombo-Diberet qui a souligné que « L’impunité dans laquelle nous évoluons redonne du courage pas seulement aux Séléka mais aussi aux Antibalaka. Nous sommes dans le banditisme de haut vol. Il ne s’agit plus de parler de Séléka et Antibalaka. Il s’agit de parler des bandits, des braqueurs qui sont assuré que l’Etat a failli et qu’il n’a pas les moyens mis en exergue pour les arrêter ».