Les forces vives de la nation demandent la réactualisation du projet du chronogramme électoral par l’Autorité Nationale des Elections (ANE) afin de l’adapter aux réalités politiques, juridiques et sécuritaires du pays. Cette prise de position est réaffirmée à l’issue de la seconde réunion initiée ce vendredi 30 octobre 2015, par le cadre stratégique de suivi des élections qui s’est tenue dans la salle de conférence de la Primature.
De manière unanime, les différentes parties ont reconnu l’impérieuse nécessité de faire des prochaines élections, un processus de retour de la paix et de la consolidation du vivre-ensemble entre les différentes communautés. Pour ce faire, rien ne sert de courir et donc d’organiser sereinement le processus électoral même si, en toile de fonds, se posera le problème du vide constitutionnel après le 31 décembre 2015, date butoir pour la fin de la transition ;
« Toutes les entités avaient souhaité qu’un temps leur soit accordé pour examiner cette proposition de chronogramme. C’est un travail très constructif dans la mesure où toutes les entités ont mis du sérieux avec une bonne disponibilité de l’ANE à tenir compte de toutes les propositions qui ont été faites », a déclaré Davy Yama, membre de la Concertation élargie des partis, associations et personnalités politiques indépendantes.
Revoir sa copie
Il précise par ailleurs que l’ANE doit revoir sa copie, notamment en ce qui concerne un certain nombre d’incohérences. A cet effet, Davy Yama met en exergue les incohérences liées aux délais prescrits par le code électoral. Par exemple, le projet de chronogramme électoral prévoit un début de campagne et la publication définitive des listes des candidats. « Nous avons relevé des manquements graves en ce sens qu’il y aura chevauchement. Des candidats vont battre campagne sans savoir si leurs candidatures sont validées ou pas ».
Du coté de l’Autorité Nationale des Elections ANE, les préoccupations des forces vives de la nation seront prises en compte et intégrées dans l’élaboration du nouveau chronogramme. « A l’ANE, nous avions comme stratégie d’écouter et de recevoir les avis qui sont émis par les présidents des partis politiques, les responsables des organisations politiques et syndicales et autres. Nous avions pris bonne note de leurs contributions et avis et nous aviserons », a déclaré le nouveau premier Vice-président Bernard Kpongaba.
« Même en temps normal, les contraintes font partie des données de la vie et à plus forte raison, dans une circonstances exceptionnelle, elles apparaissent comme une normalité. Ces contraintes sont nombreuses et ne vont pas prendre fin de sitôt mais nous savons les domestiquer pour que, dans l’intérêt de la réussite du processus électoral, nous verrons comment évoluer pour qu’elles ne puissent pas nous écraser », a conclu le premier vice-président de l’ANE.