Malgré le refus du Gouvernement d’organiser une marche pacifique ce mercredi 4 novembre 2015, les Conseillers nationaux de la Transition ont marché du siège de l’institution dans le 4e arrondissement au rond point »Place des Nations Unies », à l’intersection des avenues Boganda et Conjugo. Sur les banderoles, on peut lire : »Les Centrafricains unis et indivisibles dans la paix » – »Un pays, une armée. Oui, au réarmement des FACA et leur implication dans la pacification du pays ».
Par cette action pacifique, le parlementaires provisoires somment le Gouvernement de Mahamat Kamoun IV de mettre en exécution, dans un bref délai, les propos tenus par le Chef d’Etat de Transition, Catherine Samba Panza, le 2 novembre dernier.
« L’heure n’est plus aux condamnations. Nous attendons du Gouvernement des actes concrets ; le Gouvernement qui a la responsabilité historique, qui a prêté serment devant la représentation nationale d’assurer la sécurité du peuple. Il appartient à ce Gouvernement aujourd’hui et à la communauté internationale d’intégrer nos forces de défense et de sécurité dans un délai d’une semaine dans le processus de sécurisation du pays », a déclaré le président du parlement provisoire, Alexandre Ferdinand Nguéndet, pour attirer l’attention de l’Exécutif sur la situation sécuritaire inquiétante dans le pays.
« Nous avions, à l’époque, interpellé le représentant du secrétaire général des Nations Unies, le général Babacar Gaye sur la mise en exécution effective des différentes résolutions prises par les nations Unies. Aujourd’hui, les faits sont là. Les faits donnent raison à la représentation nationale qui avait estimé que sans l’implication de nos forces de défense et de sécurité, il sera impossible de sécuriser la ville de Bangui et l’intérieur du pays », a ajouté le parlementaire.
Ecartés de la marche par mesure de sécurité, nombreux centrafricains se sont massés aux abords des avenues empruntées par les Conseillers nationaux. Certains ont encouragé l’initiative prise par ceux-ci.
« Je suis très ravi. Ils ont bien agi mais j’estime c’est tardif », a fait savoir un habitant qui poursuit que cette marche « n’est pas une solution immédiate mais pourra conduire à un mieux être ».
Position tranchée du Gouvernement
Le Gouvernement de Kamoun IV, dans une déclaration peu avant la marche sur Radio Ndeke Luka ce 4 novembre, s’était opposé à l’organisation de cette marche. Le ministre de la Sécurité publique, le général de Brigade Pierre Chrysostome Sambia a expliqué que la procédure administrative n’a pas été respectée.
« Cette marche qui n’a pas obtenu une autorisation au préalable ne saurait être tolérée. Elle est en violation flagrante des dispositions administratives et bien connues de nos Conseillers nationaux, nos législateurs. Je tiens à vous déclarer que cette marche est interdite ».
Le membre du Gouvernement avait promis mettre en place une stratégie en vue de contrecarrer l’action des Conseillers nationaux. Selon lui, des actes de nature à perturber la sécurité seraient cachés derrière cette marche.
« Les services techniques du département sont instruits pour prendre toutes les dispositions voire les plus énergiques pour l’interdire. Je prends à témoin la communauté nationale et internationale sur les conséquences de cette marche au cours de laquelle, selon les informations, des intentions belliqueuses seront mises à exécution par l’attaque des infrastructures onusiennes et de la force multinationale africaine si, comme d’habitude, les Conseillers nationaux voudraient coûte que coûte l’organiser. Ils seront devant leurs responsabilités »
Des copies du mémorandum contenant les revendications devront être remises aux représentants de la Minusca, de l’Union africaine, de la CEEAC et de l’ambassade de France à Bangui.
Les Conseillers nationaux ont prévu interpeller le ministre de la Défense nationale le 11 novembre 2015 sur les questions orales liées au processus de redéploiement des FACA.